Julie et salaberry t2 by Louise Chevrier

Julie et salaberry t2 by Louise Chevrier

Auteur:Louise Chevrier [Chevrier, Louise]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 2012-10-22T22:00:00+00:00


Chapitre 16

La surprise de Marguerite

Marguerite Talham avait entrepris un grand ménage avec le retour du beau temps, profitant du fait que son époux le docteur était parti quelques jours à Belœil, ce dernier détestant les journées consacrées au branle-bas annuel qui visait à nettoyer la maison salie par l’enfermement des longs mois d’hiver. L’homme engagé avait démonté les encombrants tuyaux des poêles de chauffage. Charlotte était venue donner un coup de main et Marguerite en avait profité pour sortir les tapis de la chambre de compagnie afin de les faire battre par l’homme engagé. Lison avait lavé le plancher à grande eau.

Charlotte faisait pour ainsi dire partie de la famille. Devenue madame Jean-Baptiste Ménard par son mariage, elle habitait une petite maison construite sur un lopin de terre cédé par le docteur Talham au jeune ménage, en reconnaissance des services rendus par la domestique qui était entrée chez lui à douze ans à peine. Charlotte aidait toujours aux corvées saisonnières et rendait service en gardant les enfants qu’elle avait connus au berceau. En échange, les Ménard recevaient chaque année un cochon engraissé sur la ferme des Lareau aux frais du docteur.

— M’est avis, madame Talham, que vot’ mère doit en avoir par-dessus la tête des enfants, dit Charlotte. Si vous n’avez plus besoin de moi, j’vais aller voir ce qui en est.

— Nous en avons assez fait pour aujourd’hui, approuva Marguerite en retirant son tablier. Ma mère peut ramener les enfants.

Comme toujours, madame Lareau s’était échappée de la ferme, pendant que son mari prêtait main-forte à leur fils, Noël. Après l’hiver, mais avant les semailles, il y avait toujours des réparations ou des petits travaux négligés à l’automne à effectuer. Noël, l’aîné des garçons de la famille Lareau, hériterait un jour de la terre familiale. Il venait de se marier avec Sophie Tétrault et le jeune couple s’était installé à la ferme du rang de la Petite Rivière. La cohabitation belle-mère et bru se montrant chaotique, ce qui servait de prétexte à Victoire pour multiplier ses visites chez les Talham. Car elle était fière et se refusait à jouer le rôle de la belle-mère acariâtre auprès de sa jeune bru. Ne voulant pas prêter flanc à la critique, elle se réfugiait chez sa fille aînée où elle se sentait parfaitement à l’aise, laissant ainsi le champ libre à la jeune madame Lareau.

À l’intérieur, Marie-Anne dormait dans son berceau tandis que Melchior et Appoline, les grands, avaient pour tâche de retirer les cailloux qui surgissaient mystérieusement de la terre, chaque printemps. Pour ne pas nuire au travail des trois femmes, la grand-mère gardait Eugène et Charles chez les Ménard.

Marguerite avait remis au lendemain la corvée de la grande lessive, c’est-à-dire faire bouillir tout le linge de la maison et le faire sécher dehors. De son côté, Lison avait entrepris la fabrication du savon, et il fallait ouvrir grand les fenêtres pour aérer. Le gras animal, récupéré pendant l’hiver, avait bouilli avec du lessi, un mélange de cendre de bois et d’eau, et de la résine, ce qui exhalait une odeur répugnante.



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