Joyeux noël, Merry Christmas by Higgins Clark Mary

Joyeux noël, Merry Christmas by Higgins Clark Mary

Auteur:Higgins Clark,Mary [Higgins Clark,Mary]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782253170532
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1996-05-22T05:14:29+00:00


* * *

« Monsieur, comme vous le savez sûrement, les sneakers Milano que vous portiez sont une marque de chaussures de sport particulièrement luxueuses. » À cinq heures, le vendredi matin, Conrad White, l’expert dépêché de toute urgence par la CIA, faisait part à Henry de leurs efforts pour interpréter l’allusion délibérément erronée de Sunday aux chaussures que portait Henry le jour où il l’avait emmenée à Drumdœ. L’irritation d’Henry grandit en l’écoutant. White donnait l’impression de faire un exposé à un élève attardé : Voilà le problème ; voilà les questions ; voilà les solutions possibles.

Le seul problème, c’est que vous êtes complètement à côté de la plaque, pensa Henry en se forçant à l’écouter. Il plissa les yeux. Il avait les paupières brûlantes et douloureuses.

Sa grimace n’échappa pas à Conrad White : « Si je puis faire une suggestion, monsieur, il me semble que quelques heures de sommeil vous seraient bénéfiques avant d’entreprendre ce qui risque d’être un long voyage.

— Je me passerai fort bien de vos suggestions, répliqua sèchement Henry.

« Soyez clair, mon vieux. Vous voulez dire que je ne portais pas de mocassins anglais et que les sneakers Milano sont certainement fabriqués en Italie. Vous en déduisez donc que ma femme nous suggère de nous tourner vers l’Italie pour trouver les ravisseurs.

— Ou vers l’une des factions qui en ce moment harcèlent nos alliés italiens, corrigea White. Peut-être la Mafia. Oui, probablement la Mafia. Ils ont une longue pratique des enlèvements et des meurtres. Oh, désolé, monsieur, je ne voulais pas laisser entendre…»

Mais son interlocuteur ne l’écoutait plus. Henry s’était tourné vers Jack Collins et Marvin Klein. « Suivez-moi », leur dit-il brusquement.

Il les précéda dans l’escalier jusqu’à l’étage principal, puis, tournant vers la gauche, il pénétra dans la magnifique salle où les portraits de George et de Martha Washington tournaient vers lui leurs regards affables. Pourquoi avait-il choisi cette pièce ? se demanda-t-il en s’asseyant dans son fauteuil de prédilection à l’époque où il était le principal occupant du 1600 Pennsylvania Avenue. Une sorte d’instinct l’avait dirigé là.

Était-ce à cause de la merveilleuse réception que Des et Roberta avaient donnée en son honneur et en celui de Sunday quelques semaines après leur mariage ? Les cocktails avaient été servis dans cette pièce, suivis d’un dîner dans la salle à manger, puis ils étaient revenus ici pour un court concert. Henry revit en pensée cette soirée. Sunday portait un fourreau de satin bleu à manches longues avec pour unique bijou la rivière de diamants que l’arrière-grand-père d’Henry avait achetée à un maharadjah. Elle avait fait sensation.

Henry sourit presque en se rappelant les réflexions des invités autour de lui, regrettant qu’il n’ait pas rencontré et épousé Sunday huit ans plus tôt. Elle aurait été une merveilleuse First Lady.

L’ambassadeur de Grande-Bretagne a même ajouté quelque chose, se rappela Henry, Sunday lui a répondu et nous avons tous éclaté de rire.

Souviens-toi de ce qu’elle a dit alors, lui murmura une voix intérieure.

Henry se pencha en avant et joignit les mains.



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