Jeux de monstres by Stine R.L

Auteur:Stine, R.L. [Stine, R.L.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Jeunesse
Éditeur: BAYARD POCHE
Publié: 1998-02-11T23:00:00+00:00

17

Je n’abandonnai pas pour autant et grattai le tronc de plus en plus fort. Le chêne commença à se trémousser.

Des feuilles se mirent à tomber ! J’en fus couverte, mais je continuais à gratter l’écorce encore et encore. Les branches s’agitèrent et se balancèrent. L’arbre tout entier frétillait.

« Ça marche », me dis-je, tout excitée. Redoublant d’efforts, je levai les yeux. Soudain les bottes de Jack apparurent au milieu de la végétation. Puis ses jambes et sa tête !

Les bras de l’arbre se secouaient en tremblant. Jack parvint à se libérer complètement. Il descendit aussi vite que possible.

— Dépêche-toi, lui criai-je tout en continuant à gratter l’écorce. Je ne tiendrai pas longtemps. Lorsqu’il fut à deux mètres du sol, il sauta.

Il atterrit, s’étalant de tout son long à mes pieds. Je l’attrapai par la main et nous bondîmes hors de portée du chêne.

— Jack, tu vas bien ? demandai-je, angoissée.

— Oui, je suis juste un peu essoufflé. Bravo, Joanna ! me félicita-t-il en se débarrassant des feuilles qui s’étaient accrochées à ses vêtements. J’ai eu le temps de voir des monstres !

Je me mordis la lèvre. Avec l’aventure que nous venions de traverser, j’avais oublié le jeu !

— Ils étaient trois : Fleg, Spork et un autre, avec une drôle de queue. Ils sont par là, continua Jack en montrant la direction du doigt.

— Qu’est-ce qu’ils fabriquent ?

— Ils se sont cachés derrière un gros rocher gris. Tu peux les surprendre comme un rien !

— C’est ça ! ironisai-je, les yeux agrandis par la peur. Comme un rien !

— Joanna, je suis sûr que tu y arriveras.

Jack passa devant pour m’indiquer le chemin. Nous marchâmes à travers les bois, jusqu’à l’endroit qu’il avait repéré.

La lumière diminuait, l’air fraîchissait. Le soir approchait. Dans peu de temps, le soleil allait se coucher ! Et où était ce maudit grand saule ? Pas de doute, nous allions perdre et mourir. Depuis combien d’heures étions-nous perdus ?

— C’est là ! déclara soudain Jack, triomphant.

Au milieu d’une petite clairière se dressait le rocher gris, craquelé. Il était assez volumineux pour dissimuler une bonne douzaine de créatures.

Mon cœur s’accéléra brusquement.

— On va se cacher derrière ce grand chou, dit Jack.

Dès que nous fûmes à l’abri, j’inspirai profondément. Mon estomac était trop noué.

— Vas-y, lança Jack.

— Non, viens avec moi. Je ne me sens pas capable de les affronter toute seule.

— Ne sois pas ridicule. À deux, on ferait trop de bruit.

Il avait raison. De plus, la manœuvre paraissait facile. Les monstres ne se doutaient pas de ma présence. Il suffisait que je me précipite, que j’en attrape un et que je lui tape sur l’épaule en disant : « bête qui vient de l’est » !

— À la guerre comme à la guerre, dis-je en respirant à pleins poumons. J’y vais !

J’avançai lentement et silencieusement vers mon objectif. En me retournant, je vis Jack qui levait son pouce en signe d’encouragement.

Quelques pas de plus, et j’y étais. Le rocher était juste devant moi.

Je m’élançai, les mains tremblantes.

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