Jeanne d’Arc - La vérité sur un faux procès by Bournazel Alain

Jeanne d’Arc - La vérité sur un faux procès by Bournazel Alain

Auteur:Bournazel, Alain [Bournazel, Alain]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Artena
Publié: 2015-12-18T23:00:00+00:00


Tour dans laquelle Jeanne fut emprisonnée

Croit-elle être sujette à l’Église de Dieu qui est sur la terre, à savoir notre seigneur le pape, les cardinaux, archevêques, évêques et autres prélats ?

Réponse : « Oui, Dieu premier servi ».

Les juges et les assesseurs quittent la prison de Jeanne.

L’image de Jeanne à travers les soixante-dix articles

La lecture des soixante-dix articles montre que le promoteur et les assesseurs qui ont contribué à leur rédaction n’ont guère tenu compte des réponses et des explications données par Jeanne au cours du procès ordinaire, ni de ce qu’elle a nié. Les faits qui justifieraient éventuellement une accusation d’hérésie apparaissent modestes voire inexistants, relevant davantage d’une formulation maladroite que de pratiques hérétiques proprement dites.

En revanche, l’instruction est conduite systématiquement à charge à partir d’informations déformées, de ragots, voire d’affabulations. Tout concourt à donner de Jeanne, décrite avec dédain par le promoteur comme une “créature simple et ignorante” qui “cherche ce qui est plus élevé qu’elle et qui est au dessus des facultés de sa condition”, l’image d’une femme peu recommandable.

Les habits masculins offrent un argument choisi pour susciter le doute sur la vertu de Jeanne. C’est une femme sans pudeur qui se comporte comme un homme plutôt que comme une femme. Elle exerce un commandement sur des hommes, elle fréquente des jeunes femmes sans retenue. Des sous-entendus sont glissés sur les relations qu’elle a pu avoir avec Robert de Baudricourt. L’accusation utilise l’inclinaison de Jeanne pour les beaux habits pour dénoncer des manifestations de faste, d’orgueil, de frivolité, de vanité.

A-t-elle, selon une pratique courante à l’époque, déposé son armure à Saint-Denis à la suite de la blessure qu’elle a reçue en lançant un assaut contre Paris ? Le promoteur détecte alors une volonté de susciter un culte autour de sa personne pour se hisser au même rang que les saintes du Paradis. Les représentations faites d’elle, les messes en son honneur, les marques de ferveur touchantes qu’elle suscite chez les humbles sont retenues comme des dérives pernicieuses “scandaleusement dommageables au salut des âmes”. Il y a beaucoup d’élucubration dans le libelle du promoteur.

Néanmoins Jeanne elle-même offre des prises. Sa volonté affichée de faire “occire” tous les Anglais qui resteraient en France, son attitude intransigeante à l’égard du duc de Bourgogne permettent à l’accusation de dénoncer La Pucelle comme une femme cruelle qui refuse les accords de paix et dont les attitudes meurtrières conduisent à des effusions de sang humain. Pour les juges de Rouen, Jeanne est une mauvaise chrétienne, elle fait partie de ces “faux prophètes” qui campent dans l’imposture et le mensonge. D’ailleurs elle refuse de se soumettre à l’Église militante, donc elle méprise les commandements de Dieu.

Le terrain est ainsi préparé pour la charge principale : Jeanne est une créature diabolique qui, dans sa jeunesse, a puisé son inspiration auprès de l’arbre des fées. Elle est inspirée par les esprits malins, les démons pour pratiquer des sortilèges, des maléfices, des pratiques idolâtres, des divinations, des actes de sorcellerie. Elle a mis un sort dans ses anneaux et dans son étendard.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.