Je suis venu jeter le Feu sur la Terre (French Edition) by Bobrinskoy Boris

Auteur:Bobrinskoy, Boris [Bobrinskoy, Boris]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions du Désert
Publié: 2016-06-01T16:00:00+00:00

L'Esprit, témoin des souffrances du Christ

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.8 7

C'est d'une voix forte que Jésus au milieu du temple s'écria : « Celui qui a soif, qu'il vienne à Moi et qu'il boive ; celui qui croit en Moi, des sources d'eau vive couleront de son sein. » « Il disait cela de l'Esprit, car l'Esprit n'était pas encore (donné) parce que Jésus n'était pas encore glorifié. » 88 Je voudrais souligner les premiers mots : « Jésus cria d'une voix forte. » Lorsqu'on est rempli de l'Esprit, on ne peut en effet que crier. Car l'Esprit nous remplit à ras bord d'une force qui dépasse infiniment nos pauvres petites limites terrestres. Pour pénétrer – non pas comprendre, mais pénétrer – le mystère de l'Esprit, il faut d'abord entrer dans la présence du Sauveur. Le Seigneur est né par l'opération de l'Esprit, Il a vécu rempli de l'Esprit, Il a été obéissant à l'Esprit. C'est poussé par l'Esprit qu'Il est entré dans le désert ; c'est poussé par l'Esprit qu'Il a marché jusqu'à la Passion, jusqu'à la Croix, jusqu'à la mort. Il était infiniment rempli de l'Esprit – non seulement selon sa divinité, car le Fils et l'Esprit sont un de toute éternité –, mais aussi selon son humanité, car « la plénitude de la divinité demeurait en Lui corporellement. » C'est ainsi que lorsque nous prenons en nourriture le corps du Sauveur, nous touchons et nous buvons à l'Esprit, à l'Esprit qui coule des plaies vives de ses mains et de ses pieds cloués sur la Croix et de son côté transpercé.

Lorsque Jésus dit : « Celui qui croit en Moi, des sources d'eau vive couleront de son sein » , cela signifie que nous devenons semblables au Seigneur, dont le côté laisse échapper les flots de l'Esprit. L'évangéliste Jean ajoute : « Il disait cela de l'Esprit, car l'Esprit n'était pas encore donné, car Jésus n'était pas glorifié. » Que sont ces termes de glorification et de gloire pour Jean ? C'est avant tout la gloire de la Croix, la gloire inséparable de l'obéissance filiale et aimante du Fils au Père. Une gloire dont Jésus était rempli depuis son Incarnation. Une gloire qui signifie que Jésus, dans un amour total et infini envers le Père, accomplissait la volonté commune du Père et du Fils, dans l'Esprit Saint.

Or, il apparaît que l'Esprit Saint conduit Jésus à la souffrance, à la Passion. Pourquoi parler de cela en ce jour de Pentecôte, quand nous avons chanté pendant quarante jours : « Le Christ est ressuscité des morts » ? Faut-il encore revenir en arrière ? Oui, parce que nous ne devons jamais dissocier la Résurrection de la Passion du Christ. On dit trop souvent et trop vite que l'Occident met l'accent sur la Passion et le Vendredi Saint tandis que l'Orthodoxie met l'accent sur la Pâque et la Résurrection. C'est une simplification qui ne rend justice ni aux uns ni aux autres. Comme le dit

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