Je devais tuer le pape by Agca Ali

Je devais tuer le pape by Agca Ali

Auteur:Agca,Ali
La langue: eng
Format: mobi, epub
Tags: Témoignage
Éditeur: Archipel
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


10

ET UN JOUR, ILS ME DISENT :

« PRÉPARE-TOI, DEMAIN,

TU VAS CHEZ L’AYATOLLAH »

Un juge de Téhéran a établi un contrat de mariage temporaire entre moi et Asal. Nous serons ensemble jusqu’au jour où je devrai quitter le pays. En effet, la loi de la République islamique iranienne ne permet pas à un homme de vivre sous le même toit qu’une femme si elle n’est pas son épouse légitime. C’est pourquoi moi et Asal, dont le nom dans la langue persane signifie « miel », décidons de signer une sorte de contrat de mariage. Je ne peux pas dire que je l’aime. Je me sens bien avec elle, oui. Au lit, elle se donne volontiers. Elle n’a pas de freins qui la bloquent spécialement. Après des années de travail, c’est une bonne récompense pour moi. Certes, mon idéal de femme reste toujours la belle Nurten. Mais la douce jeune fille de Malatya appartient désormais au passé. Je jouis de la situation présente et des joies qu’Asal ne manque pas de me procurer. Je l’ai connue par hasard, dans la rue. Je l’ai vue entrer dans une maison pas loin de chez moi. J’ai pris des renseignements. On m’a dit qu’elle était libre. Alors, je lui ai fait savoir que j’avais le désir de la rencontrer. Dès le premier rendez-vous, nous nous sommes plu, au moins physiquement. Et nous nous sommes retrouvés au lit ensemble.

Après l’entraînement physique, intellectuel et théologique à Qom, je passe donc mon temps à Téhéran en attendant de rencontrer l’ayatollah Khomeiny. Parce que désormais, c’est clair : il veut me parler, et j’entends dire qu’il a de grands projets pour moi.

Mais le rendez-vous tarde à être fixé, et il ne peut en être autrement. La capitale est à feu et à sang depuis le 4 novembre 1979, jour de l’occupation de l’ambassade américaine par les fidèles de Khomeiny. C’est lui, l’ayatollah, qui a voulu l’assaut, et l’occupation qui a suivi. Il ne peut pas reculer. Il ne peut pas changer d’avis. C’est évident, il en va de son image. L’occupation est une épreuve de force par laquelle il signifie qu’il veut anéantir les ennemis de la République islamique d’Iran. Les nouvelles que Mohsen Rezai m’apporte chaque jour sont fraîches, de première main : Khomeiny est une furie. Il a soif de sang. Il ne cédera pas d’un millimètre.

Ceux qui occupent l’ambassade sont surtout des étudiants, et pas n’importe lesquels : des garçons d’élite, bien entraînés, des fanatiques prêts à tout. Ils exigent que le gouvernement de Washington livre aux autorités iraniennes le shah, qui a été renversé et qui se trouve aux États-Unis pour des soins médicaux. C’est un chantage que les Américains ne peuvent accepter.

Mais la crise prend bientôt des proportions gravissimes. Au point que plusieurs observateurs diront par la suite que c’est à cause de cette occupation que le président des États-Unis, le démocrate Jimmy Carter, ne sera pas réélu. À sa place arrivera bientôt le républicain Ronald Reagan qui, entre autres, saura surmonter les peurs de ses compatriotes à la suite des menaces de mort proférées par Khomeiny.



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