Jacques Sadoul by A Christmas Carol

Jacques Sadoul by A Christmas Carol

Auteur:A Christmas Carol [Carol, A Christmas]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2-277-23691-8
Publié: 1994-07-31T16:00:00+00:00


— Tu crois que Louis tient assez à moi pour leur donner ce qu’ils veulent ? me demanda Sharon d’une petite voix, après leur départ.

La rage l’avait quittée et maintenant la peur commençait à la saisir. Elle subissait le choc de l’heure de tension que nous venions de vivre. J’eus envie de la prendre dans mes bras pour la consoler et la protéger.

— Ne crains rien, je suis là. Tu as été très courageuse, pourtant tu m’avais dit avoir peur toute seule chez toi.

— C’est vrai, ce sont les dangers inconnus qui me terrifient, les ombres de la nuit, les craquements dans le noir. En revanche, devant une menace réelle, je réagis bien.

— Alors tu n’es pas peureuse du tout, presque tout le monde a peur du noir. As-tu une idée de qui sont ces hommes ? Et surtout de qui est leur patron ?

— Oui, j’en ai reconnu un, celui qui nous a ligotées, il travaille pour Mario délia Ravone, c’est un…

— Je sais, ainsi c’est le beau Mario qui t’a fait enlever, je commence à comprendre.

— Moi, rien du tout. Louis ne m’a jamais parlé d’une clef. Et s’il ne l’a pas ? Tu les as entendus, ils veulent me couper en morceaux.

— Tu seras libre dans moins de dix minutes.

— Quoi ? Tu es folle !

— Si j’y parviens, tu me donneras un baiser, un vrai ?

Elle eut un sursaut puis haussa les épaules.

— Oh ! au point où j’en suis, je préfère encore t’embrasser qu’être débitée en tranches. T’es vraiment une salope de gouine, toi, je l’avais senti tout de suite à la façon dont tu matais mes nénés et mes jambes. Mais, c’est bon, délivre-nous, puisque tu es si forte, je demande à voir ça.

Je me laissai glisser doucement de ma chaise et tombai en souplesse. Je repliai mes jambes afin de pouvoir atteindre les liens des chevilles avec mes doigts. Je dus me contorsionner pas mal sous le regard incrédule de Sharon, puis j’arrivai à saisir la bonne extrémité de la corde du bout des doigts et je défis doucement le nœud. Une fois les jambes libres, je me relevai et étirai le plus possible mes bras sur le côté afin d’apercevoir le nœud de la corde qui enserrait mes poignets. Quand j’eus repéré le bon endroit, j’allai le montrer à la jeune femme et lui demandai de le saisir entre les dents.

— Tu tires lentement, surtout pas d’à-coups.

Elle s’exécuta et je lui indiquai ensuite quel autre bout de corde saisir. En trois minutes je fus libre et je la détachai à mon tour ; elle se massa les poignets que ses liens avaient blessés quand elle s’était débattue.

— D’accord, tu nous as détachées, mais nous sommes toujours prisonnières.

— L’opération se déroule en trois temps. Voici maintenant le second qui commence. Reprends ta place sur la chaise, mains derrière le dos et j’enroule sommairement la corde autour de tes jambes. Tu vas hurler jusqu’à ce que le type de garde au sous-sol vienne voir ce qui se passe.



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