Jacques le fataliste by Diderot Denis de
Auteur:Diderot, Denis de [Diderot, Denis de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française
Éditeur: ilivri
Publié: 2012-09-17T22:00:00+00:00
Lorsque Mme de La Pommeraye crut le marquis bien préparé pour le succès de son dessein, elle arrangea avec les deux femmes qu'elles viendraient dîner chez elle ; et avec le marquis que, pour leur donner le change, il les surprendrait en habit de campagne : ce qui fut exécuté.
On en était au second service lorsqu'on annonça le marquis. Le marquis, Mme de La Pommeraye et les deux d'Aisnon, jouèrent supérieurement l'embarras. « Madame, dit-il à Mme de La Pommeraye, j'arrive de ma terre ; il est trop tard pour aller chez moi où l'on ne m'attend que ce soir, et je me suis flatté que vous ne me refuseriez pas à dîner... » Et tout en parlant, il avait pris une chaise, et s'était mis à table. On avait disposé le couvert de manière qu'il se trouvât à côté de la mère et en face de la fille. Il remercia d'un clin d'œil Mme de La Pommeraye de cette attention délicate. Après le trouble du premier instant, nos deux dévotes se rassurèrent. On causa, on fut même gai. Le marquis fut de la plus grande attention pour la mère, et de la politesse la plus réservée pour la fille. C'était un amusement secret bien plaisant pour ces trois femmes, que le scrupule du marquis à ne rien dire, à ne se rien permettre qui pût les effaroucher. Elles eurent l'inhumanité, de le faire parler dévotion pendant trois heures de suite, et Mme de La Pommeraye lui disait : « Vos discours font merveilleusement l'éloge de vos parents ; les premières leçons qu'on en reçoit ne s'effacent jamais. Vous entendez toutes les subtilités de l'amour divin, comme si vous n'aviez été qu'à saint François de Sales pour toute nourriture. N'auriez-vous pas été un peu quiétiste ?
— Je ne m'en souviens plus... »
Il est inutile de dire que nos dévotes mirent dans la conversation tout ce qu'elles avaient de grâces, d'esprit, de séduction et de finesse. On toucha en passant le chapitre des passions, et Mme Duquênoi (c'était son nom de famille) prétendit qu'il n'y en avait qu'une seule de dangereuse. Le marquis fut de son avis. Entre les six et sept, les deux femmes se retirèrent, sans qu'il fût possible de les arrêter ; Mme de La Pommeraye prétendant avec Mme Duquênoi qu'il fallait aller de préférence à son devoir, sans quoi il n'y aurait presque point de journée dont la douceur ne fût altérée par le remords. Les voilà parties au grand regret du marquis, et le marquis en tête-à-tête avec Mme de La Pommeraye.
Madame de la pommeraye
Eh bien ! marquis, ne faut-il pas que je sois bien bonne ? Trouvez-moi à Paris une autre femme qui en fasse autant.
Télécharger
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.
La panthère des neiges by Tesson Sylvain(2309)
Conan by Howard Robert(1960)
La Folle Journée ou le Mariage de Figaro by Pierre Augustin Caron de Beaumarchais(1806)
Fantasmes de femmes by Collectif(1446)
Lettres philosophiques by Voltaire(1411)
Balzac et la petite tailleuse chinoise by Dai Sijie(1348)
ENTREZ DANS LA DANSE by Jean Teulé(1269)
Le droit du sport by Histoire(1233)
Roméo Et Juliette by William Shakespeare(1191)
La guerre de Troie n'aura pas lieu by Jean Giraudoux(1190)
Germinal (French Edition) by Zola Émile(1187)
-La route by Cormac McCarthy(1181)
Les jeux sont faits by Jean-Paul Sartre(1176)
Le Seigneur des anneaux - Tome 2 - Les deux tours by Tolkien J. R. R(1172)
Cheri by Colette(1149)
des chats by Dictionnaire(1137)
Photo pleine page by Un livre Un film(1129)
Boule de suif by Guy Maupassant (de)(1123)
1941 by Marc Lambron(1120)