Jacob - tome 2 le roi sans couronne by Jacob

Jacob - tome 2 le roi sans couronne by Jacob

Auteur:Jacob [Jacob]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: tome 2 le roi sans couronne
Publié: 2012-11-01T13:25:40+00:00


22

Les chacals et la lune

Voilà deux ans qu’il n’avait revu Sakkouth.

Il ignorait qu’il y était devenu une légende, là plus qu’ailleurs. Dès qu’il fut reconnu, des cris et des vivats fusèrent ; des chants s’élevèrent, les gens dansaient. Il retrouva le sourire. Tor-Banât vint à son tour lui souhaiter la bienvenue, avec des yeux qui en disaient plus long que les mots. Une fête fut organisée.

En attendant la soirée, il gagna sa maison.

Il fut surpris par le délabrement des jardins et du crépi des murs. Une vieille domestique, apeurée, lui ouvrit la porte. Il demanda à voir ses concubines.

« Tes concubines ? marmonna la vieille.

— Je suis le roi Jacob. »

Elle faillit défaillir. Ce fut alors que « Trois baisers », Terana, se présenta, le pas circonspect. Israël s’étonna de la prudence méfiante de celle qui n’avait été qu’enjouement.

« Qu’as-tu ? »

L’esclave aussi pointa dans une porte son museau doux et lisse, guère plus expansive.

« Tu nous as abandonnées à la guise de ton aîné, dit enfin Terana. Nous n’avons subsisté que grâce à la générosité de Tor-Banât. Et tu nous demandes ce que nous avons ?

— Mais l’intendant avait été chargé de vous payer les revenus des vignes et des vergers…, balbutia Israël.

— Rouben et sa mère sont venus nous prévenir que nous n’étions que des torchons pour homme et que nous n’aurions désormais droit à rien. »

Une fois de plus, il fut confondu. Dévasté.

Il serra les mâchoires. Il n’avait pas assez giflé Rouben.

« J’ignorais tout cela, dit-il. C’était contraire à ma volonté. J’ai exilé mon aîné pour d’autres abus de confiance. »

Il fit appeler l’intendant et, en présence des deux femmes, lui donna l’ordre de leur verser les revenus de ses vignes et vergers.

« Quelles vignes, quels vergers ? s’entendit-il répondre. Ton aîné en a d’abord confisqué les revenus, puis il les a vendus.

— À qui ?

— À Tor-Banât lui-même. Il ne reste plus que les revenus des troupeaux et des maraîchages, que nous devions lui verser il y a quelques semaines. Mais il n’est pas venu les réclamer.

— Verse-les à mes concubines. J’ai banni mon aîné. »

Les deux femmes commencèrent à saisir la situation.

La vieille qui avait accueilli Israël reparut, tenant dans ses bras un tout jeune enfant d’une année.

« C’est ta fille, dit Terana. Je l’ai appelée Rébecca. »

Israël prit l’enfant dans ses bras. Devinant qu’il ne l’aurait pas vue s’il n’avait rétabli l’honneur de ses femmes, il retint ses larmes. Terana observait la scène, puis elle demanda à Joseph :

« Qui es-tu ?

— Un de ses fils.

— Tu ne ressembles pas à l’autre. Ni à ses frères. »

Il ne le savait que trop.

*

Dans la soirée, Israël racheta à Tor-Banât ses vignes et ses vergers.

Il demeura une semaine à Sakkouth, partageant ses faveurs entre ses femmes, et décida de reprendre la route vers le sud.

Un sentier, presque une route, avait été tracé entre Lod et Beth Israël par les sabots des chameaux, des chevaux et des ânes. Parvenu sur la dernière hauteur avant sa destination, Israël s’arrêta un moment pour contempler la ville qu’il avait bâtie.



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