Irrespirable. Comment échapper à l'asphyxie by Alice Bomboy & Delphine Prunault

Irrespirable. Comment échapper à l'asphyxie by Alice Bomboy & Delphine Prunault

Auteur:Alice Bomboy & Delphine Prunault [Bomboy, Alice & Prunault, Delphine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: pollution, enquête
Éditeur: Tallandier
Publié: 2015-11-03T23:00:00+00:00


UN POUMON ARTIFICIEL IN VITRO

Partout dans le monde, des scientifiques s’attellent à découvrir le mécanisme biologique par lequel la pollution entraîne telle pathologie ou tel décès. C’est le cas de l’Institut Adolphe-Merkle à Fribourg, en Suisse, qui s’intéresse à un sujet qui tranche avec le cadre verdoyant de ses locaux, à l’orée des bois qui longe la rivière Sarine : l’impact des nanoparticules issues de la combustion du diesel sur nos poumons. Par nanoparticules, les spécialistes entendent des particules dont la taille n’excède pas 100 nanomètres, soit moins de 0,1 micromètre. Pour les voir, inutile de sortir votre loupe de naturaliste : seuls des microscopes électroniques surpuissants peuvent les révéler. Ces particules de taille infime posent un problème d’envergure aux scientifiques, au regard de celles de diamètre plus large. Les plus grosses, dites PM10, font moins de 10 micromètres, soit approximativement la taille d’une cellule de notre organisme, et ne sont finalement que 6 à 8 fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. Leur taille relativement imposante empêche ces particules de pénétrer trop profondément dans notre organisme : elles sont en grande partie retenues dans nos fosses nasales, par le mucus et les poils du nez (qui revêtent donc une utilité majeure !). Les particules PM2.5 sont plus petites : leur diamètre, inférieur ou égal à 2,5 micromètres est sensiblement égal à celui des bactéries. De ce fait, elles sont plus pernicieuses et peuvent traverser la barrière nasale pour venir se loger dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires, comme les alvéoles pulmonaires. Celles-ci sont situées aux extrémités des bronchioles : elles forment de minces sacs creux, ultimes prolongements des voies respiratoires, où se déroulent les échanges gazeux avec le sang, notamment d’oxygène. Les particules de taille nanométrique se révèlent, elles, encore plus problématiques…

Barbara Rothen-Rutishauser, biologiste cellulaire à l’Institut Adolphe-Merkle de Fribourg, nous explique leurs particularités : « Beaucoup d’études ont démontré que plus les particules sont petites, plus elles accèdent profondément dans nos poumons quand nous les inspirons. Ces particules peuvent engendrer des effets localisés dans les poumons. Mais certaines d’entre elles parviennent à passer la barrière des poumons pour pénétrer dans le flux circulatoire du corps humain et accéder à d’autres organes à travers le sang19. » Il s’agit des nanoparticules. Problème : difficile d’étudier le comportement de ces nanoscopiques grains de carbone au cœur des cellules pulmonaires humaines : d’une part, aucun appareil d’imagerie médicale n’est capable de les déceler en temps réel (elles sont bien trop fines) ; et d’autre part, il semble difficile de solliciter des « cobayes » humains pour qu’ils inhalent volontairement des bouffées de gaz d’échappement !

Pour combler ces lacunes, Barbara Rothen-Rutishauser et son équipe ont mis au point une ingénieuse innovation : un « poumon artificiel » ! Celui-ci leur permet, plutôt que d’observer les tissus pulmonaires dans le corps humain, in vivo, de les observer directement sur la paillasse de leur laboratoire, in vitro. En fait de réel organe, le poumon artificiel est un assemblage de différents types de cellules vivantes qui reproduisent le fonctionnement des tissus pulmonaires.



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