Introduction à la métaphysique de Maurice Blondel (1963) by Claude Tresmontant

Introduction à la métaphysique de Maurice Blondel (1963) by Claude Tresmontant

Auteur:Claude Tresmontant [Tresmontant, Claude]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Métaphysique
Publié: 1962-12-31T23:00:00+00:00


Chapitre XIII

De l’action de 1893 à l’action de 1936

C’est dans un Excursus de l’Action de 1936 que Blondel traite de la différence entre sa thèse de 1893 et l’ouvrage qu’il présente. L’ouvrage de 1936 est foncièrement nouveau par son point de vue, et le plan plus proprement métaphysique où il se déploie :

« Peut-être devant le titre, déjà connu par un livre remontant à près de quarante-cinq ans, le lecteur croira-t-il à une simple reprise, plus orchestrée, d’un thème ancien : il n’en est rien néanmoins. Sans avoir à renier l’inspiration première d’un débutant, les deux tomes qui vont compléter les réflexions et les expériences d’une vie approchant de son terme apportent un plan inédit, une organisation nouvelle de pensée non seulement sur l’action elle-même, mais sur la cohésion de tous les principaux problèmes métaphysiques ou éthiques qui constituent la philosophie dans son intégrale unité spéculative et pratique{331}. »

La thèse de 1893 n’excluait pas une réflexion métaphysique, elle en comportait une, mais encore enveloppée et comme en germe. Il était donc déjà erroné de réduire la pensée de Blondel à n’être qu’une « philosophie de l’action » et celle-ci à une phénoménologie de l’existence alors qu’elle impliquait déjà une doctrine de l’être et de la connaissance :

« La thèse soutenue le 7 juin 1893 en Sorbonne, après une préparation de dix années, n’excluait pas, quoi qu’on ait prétendu, les aspects originaux que présentent la théorie de la connaissance, celle de l’être et toutes les disciplines proprement psychologiques, logiques, esthétiques ou morales. C’est donc à tort que certains critiques avaient – de leur propre autorité – appliqué à un effort partiel une appellation qui semblait désigner comme un tout et même comme le tout de la science rationnelle, ce qu’ils nommaient « la philosophie de l’action ». Désormais cette méprise est écartée, quelle que soit l’importance de la fonction que nous devrons reconnaître à l’action{332}. »

Mais la thèse de 1893 ne traitait pas dans toute l’envergure qu’il requiert le problème métaphysique de l’action : comment l’Action créatrice de Dieu peut-elle susciter des créateurs capables de coopérer à leur propre destinée ? Comment les causes secondes sont-elles possibles à côté ou au sein de la Cause première ? C’est là le problème métaphysique fondamental traité dans l’ouvrage de 1936. La thèse de 1893 était principalement une étude de l’action humaine et de la destinée humaine. Elle n’abordait pas de front et pleinement le problème métaphysique de l’action dans son intégralité :

« On ne peut donc isoler absolument cet ouvrage de ceux qui viennent de le précéder et qui s’entresuivent selon un ordre de cohésion et d’explication réciproques. De cette solidarité, dont la thèse primitive sur l’Action avait cherché prématurément à fournir le sentiment, il n’avait pas été possible alors à l’auteur d’acquérir une idée assez précise et organique pour qu’il réussît à la communiquer à ses lecteurs. Il avait d’ailleurs délibérément laissé de côté les redoutables difficultés métaphysiques du problème des causes secondes. Aujourd’hui c’est au contraire cette primordiale question qu’il aborde



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