Illa et son étoile (V2) by Jean-Louis Le May

Illa et son étoile (V2) by Jean-Louis Le May

Auteur:Jean-Louis Le May [May, Jean-Louis Le]
La langue: fra
Format: epub
Tags: a revoir
Éditeur: FNA 1326
Publié: 1984-01-30T23:00:00+00:00


CHAPITRE V

Quarante-deux jours de transfert entre Derenim et Ilia furent à peine suffisants pour émousser la hargne d’Ectra, isolée dans sa loge et refusant tout contact avec son compagnon de voyage. Lequel ne chercha d’ailleurs pas à rompre cet isolement, se contentant, épisodiquement, de tenter de comprendre les réactions d’une jeune fille de Nome. Sans succès d’ailleurs.

Par Scan O, il sut qu’elle passait une grande partie de son temps à étudier le monde vers lequel ils se dirigeaient. L’expédition d’exploration qui avait touché Ilia deux cents ans auparavant était composée de très grands spécialistes et son rapport documenté ne laissait que peu de chose dans l’ombre.

Ce qui avait permis à Shœn, en consultant le répertoire, de découvrir une anomalie, relevée par l’expédition mais que personne n’avait jugé utile d’approfondir.

Ilia appartenait à un système stellaire que les astrophysiciens retrouvent chaque fois qu’une planète accepte la vie suivant le cycle du carbone. Une naine jaune, ni trop jeune ni trop vieille, entourée d’une escorte de mondes dont un ou deux se trouvent à l’intérieur de la biosphère.

Sur Ilia, la vie était représentée par nombre de formes végétales mais par aucune espèce animale, tout au moins si l’on s’en tenait aux définitions habituelles de l’animalité. Car il existait bien quelque chose d’étrange, pouvant être aussi bien classé parmi les végétaux que dans le genre animal ou même entre les deux.

Un curieux organisme, sorte de bulle de dimension variable, depuis quelques dizaines de microns jusqu’à la taille d’une tête humaine, errait dans l’atmosphère riche en oxygène, mais également dans l’immense océan originel.

Les spectromètres avaient identifié la matière de l’enveloppe, d’épaisseur monomoléculaire, de ces bulles. Une formule comme seuls savent en développer les chimistes spécifiait l’appartenance de la chose aux hydrocarbones à très longues liaisons.

Un certain Iok Ebon, exobiologiste, s’était attaché tout particulièrement à l’étude de ces bulles dont le comportement l’intriguait. Elles se mouvaient dans toutes les directions aussi bien dans l’atmosphère que dans l’eau chargée en éléments divers. Pour cela, elles absorbaient une portion du milieu environnant par une ouverture révélée en un point quelconque de leur surface et par contraction rejetaient l’élément par une ouverture située à l’opposé.

Cette propulsion par aspiration réaction, en l’absence d’orifices permanents d’entrée et de sortie, était unique dans le répertoire des connaissances nomiennes. Ces ouvertures trahissaient l’intervention d’un mécanisme rappelant les nerfs ou les muscles du règne animal, mais parfaitement indétectable, et pour cause, sur une enveloppe monomoléculaire.

Le savant avait d’ailleurs conclu son exposé sur la motilité des bulles en estimant qu’à son avis tout se déroulait comme si une volonté extérieure était capable de commander à la matière de chaque bulle considérée comme une cellule organique.

Il rappelait à ce sujet plusieurs observations prouvant que les bulles de très petite taille vivaient en nuages ou en bancs doués de leur motilité propre et circulant sans qu’il soit possible de découvrir l’origine du signal guide.

Mais c’est par un addendum à cet exposé que Iok Ebon avait créé la surprise, même parmi ses collègues, en prétendant qu’il y avait eu tentative de prise de contact, de la part de ce qui gouvernait les bulles.



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