Houellebecq by Denis Demonpion

Houellebecq by Denis Demonpion

Auteur:Denis Demonpion
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782283033609
Éditeur: Buchet/Chastel
Publié: 2019-10-09T16:00:00+00:00


L’heure de la rentrée littéraire 1998 a sonné. La course au Goncourt, le prix littéraire le plus prisé de la saison, est lancée. Les spéculations vont bon train. Pressentant la réussite commerciale des Particules, Raphaël Sorin n’aspire qu’à décrocher la récompense. Il « travaille » les rédactions, alimente la rumeur. À quelques exceptions près, une presse abondante y est plutôt favorable. Les Inrockuptibles consacrent un cahier entier à l’écrivain, composé des bonnes feuilles du roman et d’une interview-fleuve. « Danger, explosif ! Avec son deuxième roman sulfureux, Michel Houellebecq fait l’événement de la rentrée littéraire 111 », prévient l’hebdomadaire qui montre en couverture le romancier en blouse blanche au milieu de fioles et bocaux de laboratoire de recherche. L’écrivain s’est de bonne grâce prêté à la séance de photos prises à l’hôpital Cochin, laissant s’échapper les souris cobayes qu’il rattrapait avec dextérité. La mise en scène comporte tout ce qu’il faut pour piquer la curiosité du lecteur.

Fin août, les premières critiques mettent en avant le côté sulfureux du roman et de son auteur. « Mutant moderne », Houellebecq « déroute par de brusques écarts en eaux troubles qu’un seul goût de la provocation ne suffit pas à expliquer » 112, écrit Libération. Le Nouvel Observateur évoque « ce qu’il faut bien appeler la part immonde de Michel Houellebecq, la part qui pue, celle qu’il dérobe et dévoile sous la virtuosité de sa polyphonie, celle qu’il délègue à certains personnages […] Le racisme et la peur d’autrui sont d’excellents thèmes romanesques. Houellebecq y travaille avec constance » 113.

« M. Houellebecq a un ton bien à lui. Il est sauvé », avait conclu le critique de L’Express lors de la parution d’Extension. Là, dans une chronique intitulée « Attention brouillard ! », le même dénonce le « flou » entretenu par l’auteur des Particules sur ses intentions, et, décelant « soudain certaine odeur », se pince le nez. « Mais une odeur se respire, elle ne se prouve pas. Il en va toujours ainsi dans le roman idéologique » 114.

L’Événement du jeudi assimile Les Particules à « une sorte de bréviaire de la réaction flirtant avec des idées passablement louches. » 115 Le Point s’exprime à l’unisson. Ce livre, « tableau très noir des récentes décennies », n’est « pas indemne d’une fibre réactionnaire, au sens où est réactionnaire la description des journées de 1848 dans L’Éducation sentimentale » 116, tempère-t-il toutefois. Rien de tel dans Le Figaro, qui a surtout vu dans cette « somme initiatique inspirée… sans inspiration » une « interminable porno-misère » et un « style trop pataud » 117.

Le Monde, une fois n’est pas coutume, a du retard à l’allumage. Son chroniqueur salue, sans enthousiasme, le caractère « ambitieux » de ce « roman de génération » ou plutôt d’une « dégénération ». Sans s’émouvoir du fond, comme l’ont fait les confrères. « Les Particules élémentaires est un bon livre un peu forcé. Ni plus ni moins, conclut l’auteur. L’oiseau rare n’a pas pris son envol » 118.



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