Histoires incroyables 1 by Histoire

Histoires incroyables 1 by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction
Publié: 2006-05-17T22:00:00+00:00


—Veux-tu parler de tes préventions? je me souviens parfaitement que tu prétendais ne voir en lui qu'un…

—Qu'un infâme coquin…

—Mais je suppose que tu as abandonné cette opinion, démentie par tant de circonstances?…

—Si bien démentie que dans quelques heures tu auras la preuve… la preuve, entends-tu bien? que jamais pire misérable n'a existé.

—Je ne te comprends pas…

—Tu me comprendras. Inutile de te demander si je puis compter sur toi.

—Je voudrais cependant savoir…

—Aie confiance. T'ai-je jamais trompé, et ne t'ai-je pas toujours prouvé jusqu'ici que je voyais juste?…

L'air d'assurance avec lequel s'exprimait Maurice laissait si peu de prétexte à l'expression d'un doute que je me décidai à me livrer à lui.

—Où allons-nous? lui demandai-je quand nous sortîmes du restaurant.

—- Chez Mme Duméril.

Je sentis que toute question comme toute remontrance seraient inutiles, et je renonçai à deviner son projet.

Chemin faisant, Maurice m'avait appris que, depuis la mort de sa fille, Mme Gérard demeurait chez la jeune veuve, que, d'ailleurs, elle était complètement paralysée et incapable d'aucun mouvement. Seulement l'intelligence était encore vivace, et la vieille dame pouvait parler.

Je reconnus alors que, pendant toute la durée de notre absence, Maurice s'était tenu soigneusement au courant de tout ce qui intéressait Lambert: il n'avait pas quitté le ministère, et notre départ simultané avait même été cause de son avancement rapide. Il était maintenant commis principal à trois mille francs.

Mme Duméril demeurait dans une de ces grandes maisons de la rue de Sèvres qui ont encore conservé les allures hautaines du faubourg Saint-Germain: large porte, large escalier, larges fenêtres, plafonds élevés, de l'air et de la lumière à profusion; au fond, un jardin. Elle occupait un appartement au deuxième étage, ayant vue sur le jardin.

Maurice demanda au concierge si la veuve était chez elle, et sur la réponse affirmative qui lui fut faite, nous montâmes rapidement. Une servante nous introduisit dans un salon modestement, mais confortablement meublé. Mme Duméril nous reconnut et nous accueillit gracieusement, quoique on pût lire sur son visage une certaine surprise.

……………………………………………………………

C'était une femme de trente ans environ, un peu grasse. Son teint était d'une blancheur de lait, la joue agréablement rosée, l'oeil brillant et doux à la fois; ses cheveux blonds semblaient abondants. En somme, c'était une très gracieuse et, selon l'expression consacrée, une très appétissante personne.

—Madame, lui dit Maurice après que les politesses d'usage eussent été échangées, pardonnez-moi l'indiscrétion de ma demande; mais est-il vrai que vous soyez sur le point d'épouser M. Lambert?…

—Mon Dieu, monsieur, répondit la veuve en souriant et en découvrant deux rangées de dents d'une admirable blancheur, il ne peut y avoir là aucune indiscrétion, puisque nos bans sont publiés…

—Alors, j'abuserai encore de votre complaisance en vous demandant si M.

Lambert ne doit pas venir aujourd'hui chez vous à trois heures…



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