Histoire Romaine by Theodor Mommsen

Histoire Romaine by Theodor Mommsen

Auteur:Theodor Mommsen [Mommsen, Theodor]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782221113653
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre VIII – L’Orient et le roi Mithridate[675].

Inquiet et ne respirant qu’à peine, au milieu des orages révolutionnaires, des cris d’alarme et du bruit des citoyens qui se portaient à l’incendie, le gouvernement romain avait perdu de vue les affaires des provinces : il avait négligé surtout celles de l’Orient asiatique, où les nations lointaines et peu guerrières ne s’imposaient point à l’attention immédiate de la République, autant. que l’Espagne, l’Afrique et les peuplades voisines de l’autre versant des Alpes. Après l’incorporation du royaume d’Attale, contemporaine des commencements de la révolution, Rome, durant toute une génération d’hommes, avait donc cessé d’intervenir d’une façon sérieuse dans les événements de l’Orient ; si ce n’est pourtant quand les excès intolérables des pirates de l’Archipel avaient forcé la République à l’érection de la province Cilicienne, en 652 [102 av. J.-C.]. Encore l’établissement nouveau n’était-il rien de plus qu’une station permanente pour une petite escadre et les quelques troupes préposées à la garde des mers de l’est. La restauration, consolidée par la chute de Marius en 654 [-100], songea enfin à tourner de ce côté les yeux.

Sur beaucoup de points la situation restait telle que nous l’avons laissée, il y a trente ans. A la mort d’Évergète II (637 [-117]), le royaume d’Égypte, avec ses deux annexes de la Cyrénaïque et de Chypre, s’était dissous, moitié légalement, moitié de fait. Cyrène devint le lot du fils naturel du roi défunt, Ptolémée Apion, et se sépara à toujours. Dans l’Égypte propre, Cléopâtre († 665 [-89]), la veuve d’Évergète, et ses deux fils Sôter II Lathyre († 673 [-81]), et Alexandre Ier († 666 [-88]), se firent une guerre acharnée ; et à son tour Chypre s’émancipa pour un long temps. Les Romains ne voulurent pas se mêler de toutes ces querelles ; mais quand en 658 [-96], la Cyrénaïque leur échut en vertu du testament d’Apion, mort sans enfant, ils se gardèrent de refuser le legs : toutefois ils laissèrent le pays à peu près à lui-même, y déclarant villes libres toutes les cités grecques, Cyrène, Ptolémaïs, Bérénice [Gernah, Tolométa, Benghazi], et leur assignant même la jouissance de l’ancien domaine royal. Quant à la surveillance du préteur d’Afrique sur ce territoire, elle était, vu son éloignement, plus nominale encore que celle du préteur de Macédoine sur les villes libres de la Grèce. Ces arrangements avaient pour cause, non le philhellénisme, mais simplement la faiblesse ou la négligence du gouvernement romain. Ils eurent les résultais qu’on avait vus déjà se dérouler en Grèce sous l’empire des mêmes circonstances : le pays fut déchiré par les guerres civiles et lés usurpations, tellement qu’un général romain y ayant été amené par le hasard en 668 [-86], les habitants le supplièrent de mettre ordre au mal et de leur donner une organisation solide et durable.

En Syrie les choses, en marchant à peu près de même, avaient marché plus mal encore. Pendant une guerre de succession de vingt ans qui se débattit entre les deux frères utérins Antiochus Grypus († 658 [96 av.



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