Histoire du Luxembourg by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2014-10-18T22:00:00+00:00

La seconde domination française (1795-1815)

Les événements qui précipitent la fin de l’Ancien Régime en France balaient tout aussi radicalement l’ancienne organisation provinciale du Luxembourg. Pourtant, dans un premier temps, les Luxembourgeois restèrent indifférents au nouvel ordre révolutionnaire. L’historien Gilbert Trausch remarque que la véritable portée du bouleversement des événements parisiens de 1789 échappa à la plupart des observateurs. Confiant dans la solidité des régimes monarchiques, peu d’entre eux redoutèrent la contagion. Et pourtant ! Les troubles sanglants qui se déroulèrent à Paris incitèrent les nobles à quitter en masse la France pour se réfugier en Belgique et en Allemagne, en particulier à Coblence et dans la région de Trèves. L’Assemblée législative perçut rapidement ce rassemblement d’émigrés à ses frontières comme une menace pour la France révolutionnaire. Le 20 avril 1792, la France décréta la guerre contre François II, roi de Bohême et de Hongrie, et contre son allié Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse. Devant l’insuffisance des préparatifs, le manque de matériel et l’encadrement déficient, les armées françaises essuyèrent rapidement des revers. Rejetés des Pays-Bas autrichiens, menacés par les Prussiens et les Autrichiens qui, après s’être regroupés non loin de Luxembourg, prennent Longwy et Verdun, les Français durent leur salut à l’état sanitaire lamentable des troupes alliées et à une manœuvre habile du général Charles-François Dumouriez. Arrêtés le 20 septembre à Valmy, le duc Karl-August de Weimar, le duc de Brunswick et les princes prussiens se retranchèrent dans Luxembourg ; le 6 novembre, les Autrichiens sont défaits à Jemappes. En quelques jours, le général Dumouriez s’empare de Bruxelles, Liège, Anvers, Namur et offre les Pays-Bas autrichiens à la France. L’exécution de Louis XVI en janvier 1793 va déclencher des ruptures sur le plan international : en février, l’Angleterre rompt avec la France, suivie de l’Espagne en mars. Au cours du même mois, les Autrichiens expulsent les Français des Pays-Bas autrichiens et, le 9 avril, les alliés se réunissent à Anvers pour préparer leur plan de campagne. Au printemps 1794, la France oppose aux puissances alliées une masse de 700 000 soldats regroupés en 13 armées. En mai, l’armée du Nord dégage Ostende ; le 26 juin, l’armée de la Moselle défait les Impériaux à Fleurus : la Belgique est une fois encore conquise. Enhardies par leur victoire, les troupes révolutionnaires ne tardent pas à jeter leur dévolu sur les territoires luxembourgeois. En juin 1793, la ville d’Arlon est enlevée une première fois et le 23 juin l’antique abbaye des moines cisterciens d’Orval est réduite en cendres. En avril 1794, ce sont les moniales cisterciennes de l’abbaye de Clairefontaine-lez-Arlon qui fuient devant la soldatesque révolutionnaire : leur abbaye est pillée et incendiée. Le 31 janvier 1794, une administration composée de neuf membres et d’un agent national s’installe dans les locaux de l’abbaye de Saint-Hubert en attendant la chute de la forteresse de Luxembourg. Après avoir pris Arlon en mai, les troupes du général Jourdan resserrent leur étau autour de Luxembourg, clé des opérations des alliés dans la région. Au passage, elles s’emparent

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