Histoire des Cathares by Roquebert Michel

Histoire des Cathares by Roquebert Michel

Auteur:Roquebert, Michel [Roquebert, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 2262018944
Google: ppa_DAAAQBAJ
Éditeur: Perrin
Publié: 1999-01-02T00:00:00+00:00


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1 La question de l’abolition du consulat de Toulouse et l’interprétation de l’enquête de 1274 ont fait l’objet, depuis plus d’un siècle, d’un débat contradictoire. J’en ai présenté le dossier et l’ai discuté dans Le Lys et la Croix, p. 59-69.

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La croisade royale

Le Saint-Siège n’avait que deux solutions : abandonner la partie, ou tout reprendre à zéro. Le long rapport qu’Arnaud Amaury, aidé des évêques de Nîmes, Uzès, Agde et Béziers, expédia de Montpellier, le 23 janvier 1224, au roi Louis VIII, exprime bien la façon dont l’Église interprète – ou fait mine d’interpréter, pour les besoins de sa cause – la défaite d’Amaury de Montfort : elle est moins la victoire militaire des princes occitans sur une armée d’invasion, que le triomphe de l’hérésie... « Les dragons de Pharaon paraissent avoir dévoré le dragon de Moïse, l’Esprit immonde qui avait jadis été chassé de la province de Narbonne et des pays voisins par le ministère de l’Eglise romaine et la puissance de votre règne est revenu comme par enchantement et, avec les sept autres Bêtes, est rentré dans la demeure qu’on avait balayée... »

Dans son lyrisme apocalyptique, le vieil archevêque n’a pas tout à fait tort : le catharisme est sorti de la guerre plus puissant qu’il ne l’était avant. Une nouvelle génération de parfaits et de parfaites a pris le relais de celle que les bûchers de 1209 et 1210 avaient si durement éprouvée. En cet homme cultivé et influent qu’est Guilhabert de Castres, l’évêché cathare de Toulouse, et peut-être l’Église hérétique en son ensemble, ont trouvé celui qui va mettre à profit la libération et tout ce qu’elle véhicule d’espérance et de sentiments exaltés pour donner un nouvel essor à sa religion. De Fanjeaux, Guilhabert rayonne sur tout le Lauragais, et bien au-delà, prêchant aux simples fidèles, donnant le consolament aux mourants, visitant les communautés de parfaits et de parfaites qui se sont partout réimplantées, réorganisant le réseau des diaconés, mais aussi conférant avec la noblesse locale, dont on sait bien qu’une bonne part du clergé cathare se recrute dans ses rangs et que les croyants y sont particulièrement nombreux. A Toulouse, il rencontre des notables et des membres de l’oligarchie traditionnellement favorables à l’hérésie, comme Alaman de Rouaix. Un jour de 1223, avec Raymond Agulher, le diacre du Sabarthès, il va s’entretenir avec le vicomte de Castelbon, beau-père du comte de Foix, et celui du Couserans ; et cela se passe chez le prieur bénédictin de Manses, près de Mirepoix... Va-t-on en revenir, comme avant la croisade, à la convivenza de fait des deux religions ? Sans parler de la complicité du comte de Toulouse lui-même, du moins de son entourage et de ses officiers : en 1225, à Castelnaudary, Guilhabert est hébergé en l’hôtel du bayle de Raymond VII, son futur sénéchal Pons de Villeneuve.

Et l’évêque, dans son entreprise de reconstruction spirituelle, est admirablement secondé. Il suffit de suivre par exemple la grande tournée que le diacre Bernard de Lamothe, qui sera bientôt



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