Histoire de la Syrie. 1918 à nos jours (Texto) (French Edition) by Xavier Baron

Histoire de la Syrie. 1918 à nos jours (Texto) (French Edition) by Xavier Baron

Auteur:Xavier Baron [Baron, Xavier]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Tallandier
Publié: 2014-10-01T22:00:00+00:00


* * *

1. Les détails de ces semaines qui ont failli emporter le régime sont donnés par Patrick Seale, The Struggle for Syria, Oxford University Press, Londres, 1965 ; Nikolaos Van Dam, The Struggle for Power in Syria, Londres, I.B. Tauris, 1996 ; Daniel Le Gac, La Syrie du général Assad, Bruxelles, Complexe, 1991.

CHAPITRE 19

DEVENIR UNE PUISSANCE RÉGIONALE

* * *

Arrivé au pouvoir, Hafez al-Assad a un objectif : sortir la Syrie de son isolement pour pouvoir faire face à Israël et récupérer le Golan. Il veut replacer son pays au centre du jeu régional. Pour réaliser cette grande ambition, il ne s’embarrasse pas d’une idéologie particulière, mais il est armé d’un pragmatisme à toute épreuve. Pour lui, en politique étrangère, « il n’y a pas d’amour ou de haine éternels, mais seulement des intérêts permanents. C’est sur cette base que nous devons défendre notre intérêt et traiter les États étrangers à la lumière de leur soutien ou de leur opposition à nos intérêts nationaux. Notre politique étrangère doit être à l’abri des convulsions et des sautes d’humeur1 ». La solidarité arabe est la clef du destin de la Syrie, ce qui signifie que l’Égypte, sans qui rien ne peut se faire, doit être l’alliée la plus proche. Cette conviction explique que quelques jours après le coup d’État, le 26 novembre 1970, Hafez al-Assad se rend au Caire pour rencontrer le nouveau président Anouar el-Sadate et lui exprimer le souhait de la Syrie de rejoindre un projet de fédération entre l’Égypte et la Libye. Ce projet de Fédération des républiques arabes sera soumis, avec succès, à un référendum en septembre 1971 en Syrie, mais il ne se concrétisera pas.

Le président syrien se rapproche également de plusieurs États arabes dont l’Arabie saoudite. Une embellie est même constatée dans les relations avec l’Irak, en particulier sur le plan économique, en dépit des litiges sur le partage des eaux de l’Euphrate et sur les redevances irakiennes pour le transit du pétrole par le territoire syrien. Alliée essentielle si la Syrie veut avoir les moyens d’une politique régionale, l’Union soviétique est rapidement courtisée. Il s’agit tout d’abord de mettre un terme à la politique de l’aile gauche du Baas qui préférait Pékin à Moscou, et rétablir la confiance après l’épreuve de force interne de février 1969 au cours de laquelle Moscou avait soutenu le président Noureddine Atassi contre la tentative de Hafez al-Assad de s’emparer du pouvoir. Ce dernier avait alors dénoncé « l’ingérence soviétique dans les affaires intérieures syriennes ».

La première visite officielle à l’étranger du nouveau dirigeant syrien après sa prise de pouvoir est donc en Union soviétique, en février 1971. Moscou et Damas sont alors en désaccord sur un règlement du conflit du Proche-Orient, l’Union soviétique souhaitant un règlement pacifique sur la base de la résolution 242 du Conseil de sécurité alors que la Syrie, qui rejette ce texte, considère que les territoires occupés par Israël ne pourront être récupérés que par la force. Toutefois, Moscou considère qu’Hafez al-Assad peut infléchir sa position et décide d’accroître l’aide militaire à la Syrie.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.