Histoire de la prostitution 5 by Histoire

Histoire de la prostitution 5 by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Prostitution
Publié: 2013-11-25T23:00:00+00:00


CHAPITRE XXIX.

Sommaire.—La cour est «l’enseigne des mœurs du peuple.»—Les petits imitent les grands.—La malice du vulgaire.—Blanche, mère de saint Louis, et son chevalier Thibaut, comte de Champagne.—Chanson des écoliers de Paris sur le Légat.—La cour de France sous les successeurs de Louis IX.—Chanson de la tour de Nesle.—La cour vertueuse de Charles V.—Dépravation de la cour de Charles VI.—Les passes de lubricité, au tournoi de Saint-Denis.—La chambre des portraits, à l’hôtel Barbette.—Usage des masques et des habits dissolus.—Le ballet des Ardents.—Les deux Augustins de l’hôtel des Tournelles.—Les sermons de Jacques Legrand.—Colère d’Isabeau de Bavière et de sa cour.—Punition de ses favoris et de ses complices.—La petite reine Odette.—Les amours du duc d’Orléans.—Le sire de Canny et sa femme.—La cour de Charles VII et ses ébattements.—La demoiselle de Fromenteau.—Agnès Sorel sauve le roi et la France, par un bon conseil.—Quatrain de François Ier.—Les Parisiens insultent la concubine du roi.—Les mascarades de cour.—Le momon.—La fête des Fous et les Barbatoires.—Arrêts contre les masques.—La fête de Conardie.—Le jour des Innocents.—Usage original.—Une épigramme de Marot.—Libertinage d’esprit.—Les Advineaux amoureux.—Coutume indécente de la nuit des noces.—Le mariage d’Hercule d’Est avec Renée de France.—L’honor della citadella.—Le pilori du mariage.

La cour de France a été autrefois, suivant une vieille expression, «l’enseigne des mœurs du peuple.» C’était la cour qui servait de modèle pour le mal comme pour le bien. C’était elle qui, par son exemple, corrompait ou purifiait la moralité publique. Le commun, ainsi qu’on appelait alors tout ce qui ne participait point aux prérogatives de la noblesse, avait les yeux toujours fixés sur la conduite des grands, et il tenait à honneur de les imiter en toute chose, pour s’assimiler autant que possible à leur caste privilégiée. La Prostitution n’avait pas plutôt paru à la cour, qu’on la voyait se montrer effrontément à la ville. Voilà pourquoi les époques les plus dissolues furent toujours celles où la licence et la dépravation de la cour eurent la plus triste influence sur les mœurs du pays.

On comprend avec quelle rigueur le souverain devait alors veiller au maintien de la décence et de la chasteté dans l’intérieur de sa maison, car il se trouvait, en quelque sorte, responsable des scandales qui avaient un si funeste résultat, puisque les citoyens semblaient invités à copier les vices dont on les rendait témoins. Souvent, il est vrai, la calomnie, ardente et prompte à répandre son venin sur tout ce qui brille, s’attaquait injustement à quelques réputations irréprochables; mais, si c’était assez pour amuser la malice du vulgaire, cela ne suffisait pas pour l’autoriser à se jeter dans les excès qu’il condamnait comme de honteuses exceptions. Ainsi, à la cour de Louis IX, où les mœurs étaient aussi régulières que pouvait les faire la rigidité du saint roi, la calomnie avait osé porter atteinte à la bonne renommée de sa mère, et, pourtant, ce ne fut pas Thibaut, comte de Champagne, qui décria ainsi la reine Blanche de Castille. On savait bien que la passion du gentil comte de Champagne ne causait aucun préjudice



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