Histoire de la prostitution 4 by Histoire

Histoire de la prostitution 4 by Histoire

Auteur:Histoire [Histoire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Prostitution
Publié: 2013-09-19T22:00:00+00:00


Porpensa soi que à Provins

A la foire voudra aller,

Et vint en la rue aus putains.

Ces rues affectées spécialement au domicile des femmes de mauvaise vie témoignent pourtant de la démarcation profonde, qui séparait du reste de la population les prostituées et les empêchait de se confondre avec les femmes d’honneur. Celles-ci ne possédaient ni la beauté, ni la séduction des impudiques, mais elles étaient si jalouses de leur bonne renommée, qu’elles ne croyaient pas qu’il y eût une pénalité assez grande contre la médisance ou la calomnie qui osait porter atteinte à leur réputation. Elles avaient donc obtenu des comtes de Champagne appui et protection, dans le cas où l’une d’elles serait injuriée par une autre et traitée de pute en présence de témoins. Celle qui se permettait une pareille injure, sans raison et sans preuves, devait payer 5 sous d’amende et suivre la procession en chemise, comme les pénitentes, en portant une pierre qu’on nommait la pierre du scandale, tandis que la femme qu’elle avait insultée marchait derrière elle et lui piquait les fesses avec une aiguille. Voici le texte d’une charte, datée de 1287, dans laquelle se trouve relatée cette bizarre coutume, que Ducange n’accompagne d’aucun commentaire, en la tirant des archives de la Champagne: «La fame qui dira vilonnie à autre, si come de putage, paiera 5 sols, ou portera la pierre, toute nue, en sa chemise, à la procession, et celle la poindra après, en la nage (nates, fesses), d’un aguillon, et s’elle disoit autre vilonnie qui atourt à honte de cors, ele paierait 3 sols, et li homs ainsin.»

Il est évident que c’étaient les femmes publiques qui se rendaient coupables ordinairement de cette espèce d’injure à l’égard des femmes honnêtes, et la loi prenait la défense de celles-ci, qui eussent été fort empêchées de répondre dans le même style à ces effrontées. La Coutume de Champagne s’occupe particulièrement de ce délit d’injure. L’homme ou la femme qui outrageait ainsi une femme de bien, lui devait l’escondit (l’excuse), outre l’amende de 5 sous, et «s’il avenoit, ajoute la Coutume (article 45), que la femme à qui l’on diroit le lait (l’offense) eust mary, ceste amende chiet à la volonté du seigneur, jusque soixante sols.» Les Coutumes de Cerny en Laonais et de la Fère, octroyées par Philippe-Auguste, autorisaient tout homme de bien qui entendrait injurier une honnête femme par une femme de mœurs scandaleuses à se faire d’office l’avocat et le vengeur de l’insultée, en adressant à l’insulteuse deux ou trois bons coups de poing (colaphi), pourvu qu’il ne fût pas dirigé lui-même par une vieille rancune à l’égard de celle qu’il maltraitait au nom de l’honnêteté publique. La Coutume de Beauvoisis ne particularise pas les injures et vilenies, qui valaient 5 sous d’amende pour un vilain et 10 sous pour un gentilhomme; elle dit seulement que le plus grand méfait, après le cas de crime, c’est de prétendre, vis-à-vis d’un homme marié, con a geu o sa feme carnelment, et, là-dessus, Philippe de Beaumanoir raconte



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