Hauts-fonds by Lynch Dov

Hauts-fonds by Lynch Dov

Auteur:Lynch, Dov [Lynch, Dov]
La langue: fra
Format: epub
Tags: roman
ISBN: 9782021367430
Éditeur: Le Seuil
Publié: 2018-01-31T23:00:00+00:00


11

Un bruit de camion le réveilla. Il entendit des tirs de mitrailleuses.

C’était dans le village près du fleuve.

Il chercha Lang dans la grange de la vieille femme mais ne le vit pas. Un homme cria en allemand sur le chemin devant la maison :

— Raus !

L’homme était russe.

Il regarda par l’ouverture du fenil et vit un camion sur le chemin. Il compta cinq soldats russes. Quatre sur le chemin et un cinquième, un officier, qui se tenait près du camion. C’était lui qui criait en allemand. Les phares du camion traçaient deux faisceaux jaunes dans l’herbe haute de la place. Le jour se levait.

— Raus !

Des formes sombres apparurent.

— Sortez des maisons !

Les ombres prirent forme. C’étaient les hommes et les femmes du village.

Un tir de mitrailleuse perça la nuit. Klem descendit du fenil par l’échelle et passa dans la cour arrière de la maison. Il entendit des cris à l’intérieur et reconnut la voix de Barbara. Une porte claqua.

Klem distingua la forme sombre de Max Lang accroupi près du puits au fond de la cour. Il attendit pour voir si Lang allait se lever. Lang ne bougea pas. Une palissade en bois entourait la cour. Elle était trop haute pour être escaladée. C’était pour cela que Lang se cachait. La seule issue possible était le portail devant lequel les soldats russes étaient postés. Lang était piégé. Ils étaient piégés tous les deux.

Klem s’approcha de la porte arrière de la maison, l’entrouvrit, fit un pas de côté et regarda à l’intérieur. La table était renversée. La pièce était vide.

Klem rejoignit Lang et ils retournèrent ensemble dans la grange. Ils montèrent dans le fenil et regardèrent par l’ouverture. Une vingtaine d’hommes et de femmes entouraient maintenant le camion. Ils étaient à genoux, avec les mains en l’air. Deux soldats les encadraient. L’officier russe parlait à un homme âgé. L’homme hochait la tête. L’officier russe le poussa rudement ; l’homme tomba et leva les mains pour protéger son visage. L’officier russe prit un fusil et tira dans les mains de l’homme. Le coup de feu éveilla un écho sourd sur la place.

Deux soldats arrivèrent avec les trois garçons des Jeunesses hitlériennes. Ceux-ci portaient encore leurs tenues. Ils n’avaient pas quitté le village.

L’officier russe les fit mettre à genoux, lacéra leurs uniformes et fouilla dans leurs poches. Ensuite il prit le fusil et tira une balle dans la tête de chacun des garçons.

Un soldat amena un cheval. Il glissa quelques mots à l’officier russe. Celui-ci envoya deux soldats de l’autre côté de la place. Le cheval resta sur le chemin près du camion.

Klem chercha Barbara parmi les silhouettes à genoux. Il ne la vit pas.

L’officier russe empoigna l’un des hommes et le força à se mettre à plat ventre. Il s’accroupit, lui dit quelque chose, puis il se releva et lui donna un coup de pied dans les côtes. Après quoi il plaça le fusil contre sa tempe et pressa sur la détente.

Ensuite il passa à un autre. Cette fois, un cri s’éleva et une femme du village se jeta sur l’homme pour le protéger.



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