Harry Dickson-01 by Ray Jean

Harry Dickson-01 by Ray Jean

Auteur:Ray,Jean [Ray,Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1966-01-20T17:25:05+00:00


La prison hantée

— L’éternelle histoire, déclara Baxter Lewisham dans le cabinet du ministre Dambridge. La préparation d’une base de sous-marins dans un coin reculé de notre pays. De quel pays peu ami émane le projet ? Je ne puis le dire avec précision. Allemand ? Soviétique ? Eh ! je crois plutôt à une vaste organisation particulière qui, à la dernière minute, traiterait avec une puissance prête à payer le gros prix.

— Où donc se situerait la base ? demanda Harry Dickson.

Baxter haussa les épaules.

— Ce point-là est encore très obscur.

— Le document le mentionne-t-il ? questionna le ministre.

— Plus ou moins. Je demande encore quelque temps pour rechercher. Nous avons d’ailleurs gagné du temps en nous emparant de cette vermine.

Tout cela expliquait pourquoi le procès de Georgette Cuvelier avait été retardé jusqu’à une époque indéterminée. Seul, celui d’Ephraïm Louksor Bey avait pu être mené tambour battant.

On releva tant de crimes à sa charge, et à celle de sa complice Badji, que la sentence de mort fut rapidement prononcée.

Douze comparses avaient été arrêtés et l’on eût été fort en peine pour les punir, si d’autres pays ne s’en étaient chargés.

On découvrit en effet que tous étaient recherchés, par la France et surtout par l’Amérique, pour des forfaits sanglants.

La guillotine et la chaise électrique y trouvèrent largement leur compte.

Il est à remarquer que, pendant le bref procès du bourreau, le nom de Georgette Cuvelier ne fut jamais prononcé, cela pour raison d’État.

Ephra et Badji moururent à Newgate, sur l’échafaud, à une heure d’intervalle. La Persane demanda, comme unique faveur, à mourir la dernière et contempler le cadavre de son maître.

Ephra marcha au supplice comme un lâche, implorant les assistants : on dut le traîner vers la corde.

Quand on mena Badji devant sa triste dépouille, elle frappa le visage du mort de sa jambe de bois et éclata d’un rire sauvage.

— Que ne lui avez-vous pas crevé les yeux d’abord ! dit-elle. Pendu ! Non, c’est empalé qu’il aurait dû être !

Harry Dickson reçut l’autorisation de visiter Georgette dans sa cellule. Elle le recevait comme un vieil ami, parlant livres et chiffons, mais refusant obstinément de révéler quoi que ce fût ayant trait à son passé.

— L’heure n’est pas venue ! déclarait-elle. Je ne suis pas encore perdue.

— Doutez-vous encore de votre sort, malheureuse ? demandait Harry Dickson.

— Pas du tout. Je ne serai pas pendue, voilà !

Il lui apportait des livres et des douceurs, obtint pour elle un régime très adouci. Elle s’en montrait naïvement reconnaissante.

Il eut l’idée de la faire examiner par de célèbres aliénistes, espérant la soustraire, par un internement perpétuel dans un asile, à l’affreux supplice. Mais la science était formelle :

— Pas d’ombre d’aliénation ! Intelligente ! Complètement responsable de ses actes !

Cela dura jusqu’à la terrible nuit de Newgate, que les annales de la grande prison ont consignée avec horreur.

Le gardien-chef venait de clore la dernière ronde, celle de la fermeture définitive des cellules.

Dans le centre, le surveillant de nuit prit son quart habituel.

On sonna l’extinction des feux, et seuls les fanaux de garde éclairèrent les longs et lugubres couloirs.



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