French corruption by Gérard Davet et Fabrice Lhomme

French corruption by Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Auteur:Gérard Davet et Fabrice Lhomme [Lhomme, Gérard Davet et Fabrice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Politique
Éditeur: Stock
Publié: 2013-01-22T23:00:00+00:00


XV

« À Londres, Djouhri m’assure que

le clan Pasqua a décidé

de me faire subir un mauvais sort. »

La fin de l’année 1994, c’est d’abord, pour Didier Schuller, un appel téléphonique qui va bouleverser son destin. Ce coup de fil, un soir d’octobre, du Dr Jean-Pierre Maréchal, le psychiatre qui soigne sa mère, il est alors loin d’en mesurer les conséquences…

L’histoire est connue, elle est même entrée au panthéon des scandales de la Ve République. Didier Schuller l’a largement relatée en 2002 dans son livre Je reviens. Il y explique, avec force détails, comment le médecin lui annonce être le beau-père du juge de Créteil Éric Halphen, en charge de l’affaire des HLM de Paris, et, en bon militant RPR, qu’il souhaite freiner les investigations de son gendre, à condition de toucher une récompense, un « biscuit » dit-il, c’est-à-dire 1 million de francs. Décontenancé, Schuller en réfère au clan des balladuriens, Pasqua (ministre de l’Intérieur) en tête, qui, après plusieurs relances du Dr Maréchal et de nombreuses tergiversations, décide de tendre un piège à ce dernier.

Malgré des écoutes téléphoniques accablantes et l’arrestation en décembre 1994 du médecin en « flag » à Roissy, alors que Schuller, à la demande des policiers, vient de lui remettre 1 million de francs en liquide, l’affaire, tel un boomerang, va se retourner contre les balladuriens, accusés d’avoir ourdi une manipulation destinée à nuire au juge Halphen. La procédure contre Maréchal pour « tentative d’extorsion de fonds et trafic d’influence », initiée suite à la plainte de Schuller, sera même annulée. Quant au juge Halphen, il sera autorisé à poursuivre son enquête, mais devra se dessaisir du volet Hauts-de-Seine, confié à deux de ses collègues du tribunal de Créteil, Philippe Vandingenen et Serge Portelli.

« Avec le recul, il est bien évident que je n’aurais jamais dû porter plainte contre Maréchal, estime aujourd’hui Didier Schuller. J’aurais dû en rester au raisonnement initial de Pasqua et Balladur, qui était : “N’entrons pas dans une histoire comme ça.” Quand je pense que la justice a blanchi Maréchal en expliquant que je l’avais “provoqué”… Ça, je ne le digère pas ! J’ai pris un an ferme et deux ans avec sursis dans l’affaire des HLM. Et Maréchal, lui, n’a rien eu ! Je trouve ça honteux… C’est lui qui est venu me chercher, je n’ai rien demandé. En France, quand on parle de justice pour tous, c’est bien gentil. Mais lorsque tu es le beau-père d’un magistrat, tu as quand même le droit de racketter les gens. »

Près de vingt ans après les faits, Didier Schuller ne décolère toujours pas. Il a eu le temps de ruminer sa vengeance contre tous ceux qui l’ont manipulé, afin, pense-t-il, de le transformer en bouc émissaire idéal.

Alors, il raconte ce qu’il avait préféré taire dans son ouvrage, notamment certains détails sur les conditions dans lesquelles il fut conduit à quitter la France en catastrophe, au mois de février 1995.

Le 2 février, il sent que ses affaires prennent une mauvaise tournure, après avoir appris



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