Franc-maçonnerie & histoire de France by Christian Doumergue

Franc-maçonnerie & histoire de France by Christian Doumergue

Auteur:Christian Doumergue [Doumergue, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, Histoire, Politique, Franc-Maçonnerie, Sociétés secrètes
ISBN: 9782360754595
Éditeur: Les Éditions de l’Opportun
Publié: 2019-09-08T06:48:15+00:00


1. Cité in QUÉRUEL Alain, Le Grand Livre de la Franc-Maçonnerie. Un panorama chrono-thématique des origines à nos jours, en France et à l’étranger, Eyrolles, Paris, 2015, p. 104.

2. LIGOU Daniel, Frédéric Desmons et la Franc-Maçonnerie sous la IIIe République, Gedalge, Paris, 1966, p. 93.

44.

L’ÉCOLE DE LA RÉPUBLIQUE

Aux yeux de la Maçonnerie, l’École constitue un élément majeur de la construction du grand temple social. Il apparaît assez vite important à plusieurs Maçons de faire des instituteurs des porte-drapeaux de l’idéal Maçonnique. En 1869, plusieurs loges du sud de la France émettent le vœu que les instituteurs puissent bénéficier d’un tarif réduit pour le paiement de la capitation. « Considérant qu’il importe de faciliter la propagande des principes maçonniques parmi ceux qui sont chargé sde l’instruction de l’enfance, les soussignés émettent le vœu qu’il soit permis aux loges de l’Obédience d’initier les instituteurs ruraux à prix réduit ».1

Dans ces années de profondes mutations, la Maçonnerie ne présente pas un visage uni quant à la question de Dieu dans l’éducation. Si l’athéisme prend le dessus, une forte minorité de Maçons demeurent spiritualistes et déistes. Ces Frères rejettent les croyances du catholicisme, mais trouvent inenvisageable de tuer Dieu au sein du système éducatif. S’opposent-elles, ces deux mouvances ont néanmoins un point de concordance : pour l’une comme pour l’autre, il faut éliminer la mainmise des Congrégations religieuses sur la formation des enfants. Spiritualistes ou athées, les Maçons plaident pour une laïcisation des enseignants. L’Ordre porte en lui la volonté d’édifier une morale coupée de la religion, ainsi qu’en témoignent certaines publications aux titres explicites, comme la revue La Mémoire indépendante, éditée à partir de 1865 par le Frère Alexandre Massol (1805-1875), auteur d’un rapport sur La reconnaissance de la maçonnerie comme établissement d’utilité publique édité en 1863.

Ce combat va être attisé par la posture de l’Église. En décembre 1864, Pie IX (1792-1878) publie le Syllabus, ou Recueil renfermant les principales erreurs de notre temps qui sont signalées dans les allocutions consistoriales, encycliques et autres lettres apostoliques de Notre Très Saint-Père le pape Pie IX. C’est une condamnation farouche et sans équivoque du monde moderne, jugé absolument incompatible avec la société chrétienne. La charge, violente, est notamment dirigée contre la Franc-Maçonnerie. Or un des effets du texte va être d’entraîner l’adhésion à la Maçonnerie de nombreux anticléricaux et libres penseurs.

Les attaques de l’Église vont ainsi alimenter la combativité républicaine de la Franc-Maçonnerie. Dans son affrontement avec Rome, celle-ci va accorder un intérêt central à la question de l’éducation en général, et de l’instruction des filles en particulier. Filles et femmes sont alors conçues comme de véritables proies de l’Église, des proies que la Maçonnerie souhaite arracher aux griffes de l’ignorance. Le Bulletin du Grand-Orient de France dénonce « l’influence occulte qui s’exerce sur nos mères, nos femmes, nos filles » et porte « le trouble » dans leur conscience.2

L’éducation devient un sujet central de préoccupation pour les Francs-Maçons. La France, le théâtre d’un véritable combat pour une école gratuite, obligatoire et laïque. Un instrument



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