[Fortune de france 09] les roses de la vie by Robert Merle

[Fortune de france 09] les roses de la vie by Robert Merle

Auteur:Robert Merle [Merle, Robert]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782253140740
Publié: 1995-01-03T00:56:05+00:00


CHAPITRE IX

J’ai souvent eu l’occasion de débattre avec mon père et La Surie des circonstances qui, après le traité d’Angoulême et l’apparente réconciliation qui s’ensuivit entre Louis et Marie de Médicis, conduisirent, moins d’un an plus tard à une deuxième guerre entre la mère et le fils, celle-ci plus grave que la première, pour la raison que plusieurs Grands de ce royaume s’enrôlèrent sous la bannière de Marie et qu’il fallut, à la parfin, en découdre.

Je me ramentois que La Surie soutenait que, de toute façon, cette deuxième guerre était inévitable, le ressentiment de Louis à l’égard de sa mère étant si profond depuis ses maillots et enfances et sa mère étant possédée d’un si intraitable orgueil et d’une telle déraison qu’elle jugeait insufférable que le sceptre lui eût échappé, fût-ce au profit du roi légitime.

— Chevalier, remarqua mon père, il est toujours tentant, quand un événement a eu lieu, de se persuader qu’il était inévitable. J’incline pourtant à penser qu’on pourra s’instruire davantage sur les faits et leur enchaînement quand on écarte l’hypothèse de cette fatalité. D’après Pierre-Emmanuel, il ne doutait pas, à l’époque, qu’après le traité d’Angoulême, le roi ne désirât le plus sincèrement du monde que la reine revînt vivre à la Cour.

— Sincèrement ? dit La Surie.

— Il faut s’entendre sur cette sincérité, dis-je. Elle n’inclut pas de force forcée l’oubli des injures graves et répétées dont Marie s’était rendue coupable à l’égard de son fils pendant sa régence. Mais, à mon sentiment, elle impliquait à la fois un geste public de pieuse bonne volonté à l’égard d’une mère et un calcul politique.

— Un calcul politique ? dit La Surie en haussant les sourcils.

— Je le crois aussi, dit mon père en m’adressant un sourire. Si vous me permettez d’user d’une métaphore pour me faire entendre, je dirais que le roi préférait avoir Marie avec lui dans son carrosse, plutôt qu’elle demeurât dehors et tentât d’ameuter des brigands pour attaquer ledit carrosse.

— Monsieur le Marquis, dit La Surie en riant, dois-je répéter aux ducs et pairs de ce royaume que vous les avez traités de brigands ?

— Ils en seraient plus offensés que véritablement surpris, dit mon père en riant à son tour. Vous vous ramentevez sans doute que, sous la régence, les Grands, pour un oui pour un non, quittaient la Cour et prenaient les armes à seule fin de se faire racheter par Marie à prix d’or leur fidélité à la couronne.

— Pour en revenir à Louis, dis-je, dès que fut signé le traité d’Angoulême, c’est-à-dire dès avril dernier, Louis fit connaître à la reine-mère son désir de la revoir et de faire sa paix avec elle. En juillet, n’ayant pas reçu de réponse, tant elle était butée, il lui écrivit une lettre des plus pressantes pour la prier de revenir à la Cour. Et malgré ses instances, il fallut attendre encore un mois et demi avant qu’elle se décidât à le rencontrer.

— Comment se fait-il, Monsieur mon fils, que vous ne nous ayez



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