FNA 0352 - Blade et Baker - 06 - Joklun-n' ghar la maudite by Guieu Jimmy

Auteur:Guieu, Jimmy [Guieu, Jimmy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2011-04-25T22:00:00+00:00

Vers onze heures du soir, Blade et Baker se glissèrent hors de leur tente. Le camp dormait ; ainsi qu'ils l'avaient pertinemment imaginé, les deux jeunes femmes, fourbues après leur randonnée dans la jungle, devaient rêver à de mirifiques tableaux de chasse !

Guettant leur arrivée, Red Owens les attendait au pied de l'astronef après avoir laissé ses consignes à l'homme de garde.

En prévision de cette sortie nocturne, le panneau de soute, à vingt mètres du sol, avait été laissé ouvert. Ils prirent place dans l'étroit habitacle de la petite plateforme antigravité, sans allumer la plaque électroluminescente concave du dôme en métalloplastex. Owens mit le contact. Avec un faible ronronnement, à peine audible, l'engin se souleva, glissa à dix centimètres du parquet métallique de la soute et en émergea silencieusement.

La plateforme contourna la masse imposante de l'astronef et descendit vers le fleuve qu'elle survola presque au ras des flots, s'éloignant en direction de l'autre rive et des installations de Normann City.

Owens ne put s'empêcher de maudire le second satellite de Joklun-N'Ghar qui répandait une clarté rosâtre sur le fleuve et risquait d'accrocher des reflets sur le dôme transparent de l'habitacle. Il se hâta de traverser le Nextrylar afin de pouvoir longer la rive gauche, à l'abri des grands arbres et, partant, des faisceaux-radar peut-être en circuit.

Tout en pilotant, Owens consultait fréquemment le répondeur du détecteur à infrarouge sondant la forêt aux abords du village de Wilburg Normann. L'écran, depuis une minute, s'était mis à scintiller : graduellement, une image curieusement luminescente s'y forma.

Red immobilisa la plateforme sur la rive et attendit : l'image achevait de se concrétiser, montrant un véhicule oblong qui, sur une route longeant la berge, se dirigeait vers eux. Sans hésiter, le pilote s'engagea prudemment dans la forêt, frôlant les troncs d'arbres, heurtant les lianes, pour s'immobiliser de nouveau à l'abri d'un épais buisson. De là, ils purent constater que la route aboutissait à l'esplanade de Normann City entourée des bâtiments préfabriqués.

Le véhicule détecté fut bientôt visible, à travers les taillis. Il s'agissait d'un camion dégraviteur à large plateau. A l'avant, le petit dôme éclairé laissait apercevoir le conducteur, un N'Gharien à tunique rouge.

Sur le plateau, une cinquantaine d'indigènes étaient accroupis, serrés les uns contre les autres ; ils paraissaient dormir dans cette inconfortable position.

L'engin dépourvu de roues stoppa sur l'esplanade. Dôme soulevé, le conducteur sauta à terre. D'un étui fixé à son ceinturon, il retira une sorte de torche électrique qu'il braqua sur les N'Ghariens prostrés épaule contre épaule. Ceux-ci tressaillirent et se levèrent, avec un ensemble presque parfait. En désordre pourtant, d'un pas lent d'automates, ils se dirigèrent vers l'un des bâtiments pour s'arrêter devant la porte que le conducteur alla ouvrir. Ils ne franchirent l'ouverture qu'après que le chauffeur eut de nouveau braqué sur eux le bizarre instrument cylindrique qui, chaque fois, les faisait tressaillir.

Littéralement sidéré par cette scène, Baker étouffa un juron :

— Ma parole ! Ces hommes sont totalement privés de réactions normales ! On dirait des robots !

— Pas de robots, Will, mais des sortes de zombis ! corrigea Blade.

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