Fin de course by C. J. Box

Auteur:C. J. Box [Box, C. J.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2013-04-10T04:00:00+00:00

CHAPITRE 17

Joe et Nate préparèrent le dîner ensemble. Joe avait de l’échine d’antilope pronghorn au congélateur depuis l’automne précédent, et Nate frotta la viande avec de la sauge, de l’ail, du sel et du poivre, avant de l’apprêter pour le gril. Joe fit griller des haricots verts au four et bouillir des pommes de terre sur la cuisinière pour les réduire en purée.

— Tu deviens trop popote, lui dit Nate.

— C’est la moindre des choses vu que je traîne dans la maison toute la journée. Mais très bientôt, à un moment donné, je devrai peut-être apprendre à faire autre chose que griller de la viande rouge tous les soirs.

Nate pencha la tête de côté comme le ferait un faucon perplexe.

— Pourquoi ?

Joe montra du menton la fenêtre de la cuisine derrière laquelle Nate était apparu.

— Pourquoi m’as-tu fait une peur pareille ?

— Je ne pouvais laisser personne me voir arriver par la porte d’entrée, répondit Nate en pliant une longue feuille de papier alu autour de la viande pour recueillir le jus. Je suis toujours recherché, tu te rappelles ? J’ai vu ton voisin devant la maison et, à sa tête, il paraît du genre à appeler les flics parce que j’ai l’air suspect.

— Là, tu as raison, admit Joe. Mais les choses ne se sont pas calmées depuis que Coon a repris le bureau local du FBI ?

Coon avait remplacé l’agent spécial Tony Portenson, qui avait enfin réalisé son rêve d’être muté sur la côte Est grâce à sa participation à l’élucidation de l’affaire Stenko, l’automne précédent [16]. Bien que Nate fût officiellement en fuite, Coon avait dit à Joe qu’il prévoyait de transférer les agents affectés à sa capture sur d’autres affaires. Tout comme les procureurs jouissent d’un pouvoir discrétionnaire, les chefs du FBI ont une certaine marge de manœuvre dans les priorités de leur bureau, avait-il ajouté avec un petit clin d’œil.

— Disons juste que je n’ai pas entendu parler d’efforts intensifs pour me retrouver ces temps-ci, reprit Nate. J’ai un ou deux amis au siège du FBI qui me tiennent au courant de ce genre de choses.

— Je ne veux pas en entendre davantage, dit Joe.

Nate sourit d’un air complice. Il avait des relations partout, et Joe ne voulait pas savoir de qui il s’agissait ni comment ces gens le connaissaient. Moins il en savait sur les antécédents de son ami, ses sources de revenus et sa vie au jour le jour, mieux ça valait, pensait-il. Il était conscient de risquer une action en justice pour avoir abrité un fuyard.

En sortant les pommes de terre de la casserole pour qu’elles refroidissent, il lui raconta ce qui s’était passé dans la Sierra Madre. Nate parut très intéressé, mais il écouta en silence en hochant la tête.

— J’ai deux ou trois questions, dit-il enfin.

— J’en ai marre de répondre à des questions sur cette histoire. Personne n’a l’air de me croire de toute façon.

— Je peux comprendre pourquoi…, dit Nate en haussant les sourcils. Alors, je vais les réduire à une seule.

Joe acquiesça.

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