Fiction 178 by Collectif

Fiction 178 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Nouvelles, Science Fiction
Éditeur: OPTA
Publié: 1968-10-14T23:00:00+00:00


J’ai dormi. Mais ce n’était pas un sommeil réconfortant. Je transpirais en dormant et quand je me suis éveillé, il y avait des taches de sueur sur les pages du magazine, dont l’une s’était collée à ma manche.

Combien de temps avais-je dormi ? J’ai regardé machinalement ma montre.

Les aiguilles étaient arrêtées sur midi.

J’ai longtemps contemplé ma montre avant que les sons pénètrent ma conscience. Je contemplais ma montre et tâchais de rassembler mes souvenirs. Je contemplais ma montre en m’efforçant de me rappeler comment elle avait regagné mon poignet, avec un verre intact.

Et puis les bruits ont pris leur sens. Les bruits : le claquement d’une machine à écrire dans le service de secrétariat, deux portes plus loin dans le couloir, où je faisais taper mes comptes rendus. Les bruits de la rue : le grondement étouffé mais continu de la circulation sur l’avenue, interrompu seulement par les feux de croisement et le contrepoint des voitures sortant des rues latérales. Le roulement profond d’un poids lourd. Quelque part au loin, une sirène gémissait. Les bruits de la rue. Les bruits de la ville. Les bruits des gens, des gens normaux qui vaquaient à leurs occupations, qui se pressaient par la ville sous le soleil brûlant tandis que je rêvassais avec indolence dans mon bureau avec une bouteille vide sur ma table. Je la pris. L’humidité avait séché sur le bois, ne laissant qu’un rond parmi de nombreux autres, témoignage muet et comptabilité désuète des bouteilles d’antan.

Les bruits étaient rassurants. Je savourais chaque claquement de porte, chaque pas dans le couloir. J’entendais les portes de l’ascenseur s’ouvrir dans un soupir et se refermer, et je souriais, laissant fuser mon souffle longtemps retenu.

Il y a eu un crépitement de talons dans le couloir, mais ils se sont arrêtés avant de parvenir jusqu’à moi. Quelqu’un était entré dans le bureau d’en face.

Et puis j’ai entendu un son différent et le monde s’est figé autour de moi.

Par l’imposte ouverte me parvenait le son d’un transistor, qui débitait de sa voix métallique un disque que je n’avais pas oublié :

« C’est une invitation à toute la nation…

L’occasion pour tous de se rejoindre… »



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