Felix Mendelssohn by Brigitte François-Sappey

Felix Mendelssohn by Brigitte François-Sappey

Auteur:Brigitte François-Sappey [François-Sappey, Brigitte]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie, Musique, Littérature Française, A_Poster
Éditeur: Fayard
Publié: 2008-08-26T22:00:00+00:00


LE SON ET LE SILENCE

Trois des femmes de la vie de Mendelssohn sont des musiciennes et se meuvent dans un univers incessant de sons : Fanny et Clara sont pianistes et compositrices, Jenny cantatrice. En tant que compositeur, pianiste et chef d’orchestre, Felix Mendelssohn a vécu dans les bruits et bruissements permanents de la musique. Or, il n’a pas épousé une musicienne mais une « déesse du silence » pratiquant l’art silencieux par excellence de la peinture. Duel en tout, Mendelssohn l’est ici plus que jamais. Comme Debussy plus tard, il pourrait dire qu’il aime presque autant les images que la musique. Dans sa vie épuisante, son luxe sera de passer du musical au pictural, du son au silence, une caractéristique des Mendelssohn.

Fanny épouse Wilhelm Hensel, peintre de la cour de Prusse et membre de l’Académie des arts qui, outre ses peintures officielles, a laissé quelque mille dessins du plus haut intérêt de ses amis et contemporains. Cousins germains de Fanny et de Felix, mais plus âgés, Philipp et Johann Veit font partie des peintres nazaréens qui s’installent à Rome et peignent à fresque la Casa Bartholdi de leur oncle commun. Alors que leur grand-père Moses puis Dorothea ont été portraiturés par le célèbre Anton Graff, Philipp a été rien moins qu’un disciple de Friedrich à Dresde. On comprend pourquoi Felix apprécie tant les peintres. S'il ironise à Rome sur le débraillé de la colonie des peintres allemands, il les fréquente assidûment et c’est avec eux qu’il part pour Naples. À l’Académie de France, il est subjugué par Horace Vernet, le directeur, neuf ans avant que Fanny et Wilhelm Hensel ne le soient par Ingres. Felix exprime son admiration pour les dons fulgurants de Vernet, son «aisance inouïe », sa «fécondité admirable» au point de prendre aussi en affection le vieux Carle Vernet, son père, et jusqu’au grand-père, le célèbre Joseph Vernet, si bien évoqué par ses descendants. Depuis son année italienne, Felix n’a jamais cessé de s’entourer de peintres. À Düsseldorf, en 1833, ils sont immédiatement ses meilleurs compagnons : « Je me suis fort bien amusé, car les peintres sont d’excellents camarades et mènent joyeuse vie. » Fort séduit lui-même, Hiller rapporte après un séjour dans la cité rhénane : «L'Académie, réorganisée tout récemment par Schadow, brillait à cette époque de tout l’éclat de la jeunesse », et que Mendelssohn « habitait deux jolies chambres au rez-de-chaussée de la maison de Schadow, travaillait à son Saint-Paul, fréquentait les jeunes peintres de l’Académie ». Hiller compare Wilhelm Schadow, fils du célèbre sculpteur Gottfried von Schadow, gloire berlinoise en relation avec le clan Mendelssohn, à un prophète au milieu de ses disciples. Mendelssohn travaille avec eux pour les « tableaux vivants» organisés par le dramaturge Immermann et, en contrepartie, tous – Schadow, Bendemann, Hildebrandt, Schirmer – assistent à la création de Paulus. À Leipzig, Mendelssohn fait la connaissance de l’éminent Carl Gustav Carus, médecin, philosophe et peintre, le disciple élu de feu Caspar David Friedrich. Leipzig n’est qu’à quelques heures de Dresde, la capitale de la Saxe, dont Mendelssohn deviendra le Generalmusikdirektor.



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