Faut-il sortir de l'euro ? by Sapir Jacques

Faut-il sortir de l'euro ? by Sapir Jacques

Auteur:Sapir, Jacques [Sapir, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Politique, France
ISBN: 9782021062823
Éditeur: La Gang©
Publié: 2011-06-23T22:00:00+00:00


La proposition franco-allemande du 4 février 2011 et ses suites

Devant la montée de la crise, que l’on pressentait déjà en décembre 2010 et janvier 2011, et soi-disant pour prévenir la répétition d’une telle situation, la France et l’Allemagne avaient fait de concert, le 4 février 2011, des propositions communes pour un « pacte de compétitivité ». Ce pacte a d’ailleurs été renouvelé lors de la rencontre entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, le 16 août 2011.

Mais l’on sait bien à quoi se réduisent ces rencontres. Elles aboutissent en réalité à un alignement sur les positions de l’Allemagne, à une capitulation, certes dans les formes mais sur le fond sans condition. En l’occurrence, ce n’est pas la proposition d’instaurer une taxe marginale sur les transactions financières ou d’harmoniser la fiscalité des entreprises qui ont changé grand-chose au problème. La première proposition n’est valable qu’appliquée à l’échelle mondiale. Dans le cadre de l’Europe seule, ce sont, on le répète, des contrôles sur les mouvements de capitaux et l’interdiction de certains types d’opérations qu’il faudrait instaurer si l’on veut véritablement s’opposer à la spéculation. Et l’on sait bien que l’Allemagne y est opposée. La seconde proposition est elle aussi de pure forme. Le problème de la concurrence fiscale ne se pose pas avec l’Allemagne mais avec l’Irlande et le Luxembourg (entre autres). Il faudrait alors que cette harmonisation s’accompagne de menaces de droits de douanes sur les produits des compagnies qui, alors, seraient tentées de délocaliser leur siège social. Ici encore, on sait que l’Allemagne ne veut pas entendre parler de ce genre de mesure.

La nouvelle rencontre du 16 août 2011 n’a ainsi rien apporté de concret, si ce n’est dans le domaine de la politique intérieure où elle a permis tant à Mme Merkel qu’à M. Sarkozy de faire des effets de manches en direction de leur électorat. Sur le fond, cette réunion s’est bornée à réaffirmer un peu plus le principe du « pacte de compétitivité » de février 2011. Il vaudrait mieux d’ailleurs l’appeler « Diktat de récession », car c’est très exactement ce à quoi il conduira.

Notons que ce pacte n’a pas donné lieu à un texte commun. Par contre, il est à l’origine d’une stratégie de communication quelque peu déroutante. Ni les peuples ni les représentants du peuple n’en ont été avertis, que ce soit en Allemagne ou en France. Mais nous avons eu droit à des rumeurs et des informations sur les grandes orientations d’un tel pacte de compétitivité qui ont été distillées à petites doses par les agences de presse nationales DPA et AFP, puis par une tribune publiée dans Le Monde, en date du 4 février 2011, par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble.

En fait, le communiqué commun37 qui fut publié à l’occasion du sommet européen de février 2011 ne parle pas d’un quelconque mandat confié au Conseil Ecofin (les ministres des Finances de la zone euro) afin de parvenir d’ici le mois de mars à une orientation générale concernant la gouvernance économique.



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