Fantin-Latour (1836-1904) by Jp Calosse

Fantin-Latour (1836-1904) by Jp Calosse

Auteur:Jp Calosse [Calosse, Jp]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781683254607
Éditeur: Parkstone International


Un coin de table, 1872

Huile sur toile, 160 x 225 cm. Musée d’Orsay, Paris

L’illustration wagnérienne est plus nombreuse. On pourrait dire que le style de Fantin y est plus riche et plus nourri et considérer aussi que, dans ses transcriptions des beautés musicales, il prend soin de figurer particulièrement le génie de chaque compositeur et d’essayer de le faire comprendre.

Tâche assez ardue ! Et au premier abord, à une révision rapide de la collection de ses lithographies, il peut apparaître que son système de décoration et d’évocation n’est pas très varié, qu’il s’agit là d’un groupement toujours heureux, mais régulier dans de pareilles ordonnances de nus, de mages, d’ondines, sur des fonds frissonnants de paysages d’une souplesse plus divisée et plus ductile encore que celle de Corot.

Mais à l’étude plus sérieuse, passée la similarité que la forte personnalité de Fantin imprime à toutes ses œuvres, la diversité est abondante et le contraste absolu entre des notations telles que le Bal entrevu pour la symphonie de Berlioz, d’une imprécision graduée vers le fond, opposée à la netteté du premier plan, au halo de verdure et de nuit qui encadre les méditations de Tannhäuser ou de Wolfram. Pour figurer les scènes, pour lui synthétiques, des œuvres qu’il veut représenter et qu’il semble choisir plus pour leur importance sentimentale que pour les suggestions plastiques qu’elles peuvent fournir, il s’y prend (sans compter les croquis et les tâtonnements dont les traces sont détruites) à deux et trois fois.

Lors de l’échec du Tannhäuser à Paris, il s’est hâté de jeter sur le papier un dessin du Venusberg. Son interprétation en est belle. C’est un Tannhäuser majestueux, qui semble trôner au fond de son rêve à côté d’une Vénus puissante et mélancolique, de beauté grave et brune, d’appel plus cérébral encore que physique. S’il a repris le sujet, ce n’a pas été pour varier ces figures qui semblent s’être imposées à lui du premier coup, mais pour modifier et assouplir la guirlande de nymphes qu’il a jetée autour d’elles dans cette atmosphère vaporeuse, propre à ses lithographies et déjà trouvée pour sa Féerie.

Il s’est également repris au thème de l’Étoile du Soir, plaçant d’abord Wolfram dans un décor vide et une nuit fuligineuse, puis précisant la rêverie de Wolfram en une apparition blonde et fluide d’Elisabeth, projetée en rêverie.

Pour le Vaisseau fantôme il a davantage réussi par la majesté des statures et l’ampleur du geste d’amour, la force de blottissement et d’abandon de tout le corps de Senta contre celui du Hollandais à figurer l’ascension finale des deux amants vers le ciel et le néant. Tristan ne lui donne que l’appel dans la nuit ; les Maîtres Chanteurs que la rencontre d’Eve et de Walther ; Parsifal la scène d’évocation de Kundry par Klingsor. Ici il se reprend à trois fois, variant chaque fois sa conception. Dans l’une des planches c’est Klingsor qui compte et son geste ou plutôt son allure de volonté calme. Aux deux autres planches, Klingsor simplifié et résumé, c’est Kundry et son geste qui le préoccupe davantage.



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