FantastiqueBurroughs,Edgar RiceLe cycle de MarsLe cycle de Mars - 11 - John Carter de Mars - Burroughs,Edgar Rice by Burroughs Edgar Rice

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Auteur:Burroughs,Edgar Rice [Burroughs,Edgar Rice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique
Éditeur: Lefrancq
Publié: 1940-09-29T22:00:00+00:00


CHAPITRE III

Les Morgors de Sasoom…

Mon éducation commença. Elle était incroyablement brutale, mais fort efficace. Mes instructeurs travaillaient avec moi en se relayant, me donnant à peine le temps de manger ou de dormir. U Dan donnait son aide en tant qu’interprète, ce qui m’apportait une aide immense, tout comme le fait que je suis extrêmement prompt à m’initier à de nouveaux langages. Parfois, j’étais à tel point accablé par le manque de sommeil que mon cerveau avait des défaillances et mes réponses étaient lentes et imprécises. Lors d’une telle occasion, le Morgor qui me donnait une leçon me gifla. J’avais supporté tout le reste, car j’étais véritablement désireux d’apprendre leur langue – une nécessité vitale si je voulais un jour avoir l’espoir de les affronter et de déjouer leur fantastique projet de conquête. Mais je ne pouvais supporter cela. Je décochai à l’homme un seul coup qui l’envoya presque à l’autre bout de la cabine, mais je me brisai presque la main contre sa mâchoire osseuse, sans rien pour faire rembourrage.

Il ne se releva pas. Il resta étendu là où il était tombé. Plusieurs de ses camarades se dirigèrent vers moi, brandissant des épées. La situation paraissait grave, car j’étais désarmé. U Dan était épouvanté. Heureusement pour moi, l’officier commandant le vaisseau avait été attiré par le tumulte et il apparut sur les lieux de l’action à temps pour rappeler ses hommes. Il exigea une explication.

J’avais à présent assimilé suffisamment de mots dans leur langue pour comprendre presque tout ce qu’on me disait et me faire comprendre d’eux, à ma manière. Je dis à l’homme que j’avais été affamé et privé de sommeil sans me plaindre mais qu’aucun homme ne pouvait me frapper sans en subir les conséquences.

— Et aucune créature d’une espèce inférieure ne peut frapper un Morgor sans en subir les conséquences, répondit-il.

— Que vas-tu faire en ce sens ? demandai-je.

— Je ne vais rien faire, répliqua-t-il. Mes ordres m’obligent à te conduire vivant à Eurobus. Lorsque je l’aurai fait et que j’aurai signalé ta conduite, ce sera à Bandolian de décider quelle sera ta punition.

Ensuite, il s’éloigna, mais on m’apporta de la nourriture et l’on me laissa dormir, et pas un seul autre Morgor ne me frappa durant le reste du voyage.

Tandis que je mangeais, je demandai à U Dan ce qu’était Eurobus.

— C’est le nom qu’ils donnent à la planète Sasoom, répondit-il.

— Et qui est Bandolian ?

— Eh bien, je suppose qu’on le qualifierait de Jeddak sur Barsoom. C’est ce que j’ai conclu d’après les nombreuses allusions que je les ai entendus faire à son sujet. En tout cas, il semble être objet de peur sinon de vénération.

Après un long sommeil, je me sentis fort revigoré. Tout ce que l’on m’avait enseigné était à nouveau clair dans mon esprit, qui n’était plus alourdi par l’épuisement. Ce fut alors que le commandant décida de m’examiner personnellement. Je suis bien certain qu’il le fit dans l’unique but de me prendre en faute et, peut-être, de me punir. Il était déplaisant et arrogant à l’extrême.



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