Fantômette viendra ce soir by Georges Chaulet

Fantômette viendra ce soir by Georges Chaulet

Auteur:Georges Chaulet [Chaulet, Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Hachette
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 8

Inauguration

Hindrapour, coiffé d’un turban rouge, enveloppé d’un grand manteau bleu de nuit piqué d’étoiles, tient par le col une bouteille au ventre arrondi, de forme ancienne. Il la montre à Ficelle.

« Ceci est une bouteille magique, importée d’Orient, qui contenait un géant.

— Un géant ! s’exclame Ficelle. Il pouvait tenir dedans ?

— Oui. Il faut dire que je l’avais tout d’abord réduit à la taille d’un crayon, grâce à une formule cabalistique : Abracadabra, abracadabri, et voici ! Mais mon assistante, la princesse Nirvana, a commis l’imprudence d’ôter le bouchon, et le géant s’est enfui. Alors, comme cette bouteille ne doit pas rester vide, il faut que j’y enferme quelqu’un d’autre.

— Qui ?

— Vous ! Vous, la grande Ficelle.

— Moi ? Mais je n’aurai jamais la place de loger dans ce flacon ! Je suis bien trop grande ! »

Le magicien ricane.

« C’est pourquoi je vais d’abord te réduire à la taille d’un crayon. Taille-crayon, ha, ha, ha ! Abracadabra, abracadabri, et voici ! »

Alors, Ficelle se sent rétrécir comme un ballon qui se dégonfle. Sa taille diminue à toute vitesse, tandis que la bouteille paraît grandir démesurément ! Bientôt, Ficelle n’est pas plus haute qu’une allumette. Le magicien la saisit entre le pouce et l’index et la secoue en criant :

« Je vais frotter ta tête et tu vas t’allumer ! Tu vas t’allumer ! Tu vas te lever ! »

Ficelle ouvre les yeux. Boulotte la tient par le bras et la secoue en répétant :

« Tu vas te lever ? Il est plus de neuf heures. Il faut que nous prenions le petit déjeuner.

— Hein ? Quoi ? Heu… Ah ! oui… heu…

— Tu n’as pas l’air dans ton assiette ?

— Je viens de faire un cauchemar affreusement horrible ! Figure-toi… »

Françoise entre en coup de vent.

« Vous venez ? M. Panazol nous attend. »

Ficelle se frotte le bout du nez avec un gant de toilette sec, met une robe vert wagon, pique dans sa coiffure meule-de-paille une épingle ornée d’une coccinelle géante, enfile au pied gauche une chaussette rose, au droit une socquette bleue et se chausse de souliers jaunes. S’étant de la sorte transformée en perroquet, elle déclare qu’elle est prête.

Les trois amies descendent au rez-de-chaussée, retrouvent M. Panazol au bureau de la réception. Il vient récupérer la statue qu’il a déposée dans le coffre. L’employé dit en souriant :

« Je vous donne votre paquet tout de suite. »

Il tourne les boutons du coffre, ouvre la porte. Son sourire disparaît aussitôt.

« Par exemple ! Le paquet n’est plus là !… Ce n’est pas possible ! »

L’importateur regarde Françoise qui cligne de l’œil, puis il s’adresse au réceptionniste. Le malheureux ne sait plus où se fourrer. M. Panazol fait un geste d’insouciance.

« Le paquet n’y est plus ? Bon, ne vous tourmentez pas, cela n’a aucune importance. Allons prendre le petit déjeuner. »

Éberlué, l’employé regarde s’éloigner ce curieux client qui semble trouver tout naturel d’être volé ! Ficelle, pour sa part, demande quelques explications à M. Panazol.



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