Enjeu tragique by Paul Kenny

Enjeu tragique by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Kenny, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Feuve Noir
Publié: 2013-11-10T05:00:00+00:00


CHAPITRE X

Coplan s’était redressé, prêt à bondir. Mais le silence qui retomba brusquement dans le salon freina son élan.

Les sens aux aguets, il resta sur le qui-vive. Quelque chose avait dû se produire entre les deux Russes et leur victime.

Effectivement, le nommé Bedieff, exécuteur des hautes œuvres, éructa d’une voix lourde et grasseyante, sur un ton méchamment ironique :

— Elle a eu tort de me mordre, ça m’a fouetté. Hein, c’est une surprise !

— Donne, intima l’autre Russe à son lieutenant.

Puis, d’un air à la fois satisfait et furibond :

— Salope ! C’est peut-être à ton insu que Lopek t’a glissé ce papier dans ton corsage ?… Ah, mais ! Tu n’as pas fini ! Tu as cru qu’on allait te lâcher ?

Le timbre cristallin du téléphone piqua sa note dans le silence.

— Colonel Ankovitch à l’appareil, prononça le Russe. Passez-moi immédiatement le général Staroyan…

Un temps.

— Ankovitch, mon général. Cette fois, j’ai du nouveau… Un message en code qui comprend trois paragraphes. Le préambule de chaque paragraphe est rédigé en bulgare, en russe et en allemand… Non, des groupes de cinq et neuf lettres… Non, elle l’avait fourré entre ses nichons !…

Un rire méprisant, puis :

— Eh bien, vous savez, une femme impotente dans un fauteuil roulant, ça n’inspire rien de ce genre… Oui. Oui, naturellement… Tout à fait de votre avis. Et d’ailleurs, il y a deux noms qui figurent en clair et qui confirment cette hypothèse. Innsbrüsk, Vaduz… Il faudra décrypter le message pour ça… Oui, probablement. L’Autriche, la Suisse… À vos ordres, mon général !… Faites-moi confiance : son accident de parachute n’était rien à côté de ce qui va lui arriver maintenant !… Pas de danger, elle ne peut pas se servir de ses jambes… Non, plus personne. Oh, c’était une faute grossière ! J’ai donné des instructions dans ce sens. Mais à cause de ce crétin de Bakovski, tous les complices de Sofia savent que nous sommes dans la place. C’est regrettable, oui… Comptez sur moi, mon général. Du reste, Bedieff viendra lui-même vous prendre avec ma voiture qui est garée à deux pas… Oui, discrétion avant tout, c’est bien évident.

Le téléphone fut raccroché.

— Tu vas sauter dans ma voiture, dit alors le colonel Ankovitch à son acolyte, et tu iras cueillir le général à son bureau. Il veut prendre personnellement l’affaire en main. Allez !

Coplan comprit qu’il avait encore une chance. Remettant son pistolet et la grenade dans ses poches, il s’empara du poignard de commando glissé dans sa ceinture. Puis, se faufilant vers la terrasse, il descendit l’escalier de pierre, déboucha dans la courette noyée de ténèbres, poussa une porte vitrée, s’engagea dans le couloir.

Apparemment, la maison avait repris son aspect normal. La porte de la rue était fermée. Les gars du M.V.D. espéraient encore recevoir des visites, et coffrer en douce d’autres membres du réseau Lopek, c’était clair. Ils avaient supprimé les piquets de surveillance pour que l’immeuble, inoffensif, fût une vraie souricière. Des agents en civil devaient se tenir dans l’ombre, prêts à empoigner tout arrivant éventuel.



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