Effondrement by Diamond Jared

Effondrement by Diamond Jared

Auteur:Diamond, Jared [Diamond, Jared]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, Géographie, Société, USA, Environnement
Éditeur: Martine - TAZ
Publié: 2005-12-31T23:00:00+00:00


CHAPITRE 9

Comment les sociétés assurent-elles

leur pérennité ? Deux approches

divergentes

Il ne faudrait pas conclure des précédents chapitres que toutes les sociétés anciennes furent condamnées à subir un cataclysme écologique : les Islandais survivent dans un environnement difficile depuis plus de onze cents ans et de nombreuses autres sociétés existent depuis des milliers d’années. Ces exemples de durabilité nous permettent eux aussi de tirer un certain nombre de leçons, tout en nous donnant des raisons d’espérer. Ils nous prouvent qu’il existe deux manières différentes de traiter les problèmes écologiques, que nous appellerons gestion des problèmes par le bas (bottom-up) et gestion des problèmes par le haut (top-down).

Cette distinction a été élaborée essentiellement à partir des travaux que l’archéologue Patrick Kirch a réalisés sur des îles du Pacifique de différentes tailles qui furent habitées par des sociétés qui connurent des évolutions différentes. La minuscule île de Tikopia (seize kilomètres carrés) est toujours habitée après trois mille ans d’occupation ; l’île de Mangaia, de taille moyenne (soixante-dix kilomètres carrés), fut entièrement dépeuplée suite aux ravages causés par la déforestation, tout comme l’île de Pâques ; et le plus grand archipel, celui que constituent les îles Tonga (six cent soixante-quinze kilomètres carrés), continue d’être habité et reste un environnement plus ou moins viable depuis trois mille deux cents ans. Pourquoi la petite île et le grand archipel finirent-ils par apprendre à maîtriser leur environnement, alors que l’île de taille moyenne n’y parvint jamais ? À suivre Patrick Kirch, Tikopia et les îles Tonga assurèrent leur survie grâce à des approches différentes, dont aucune ne put être mise en pratique sur l’île de Mangaia.

Des sociétés peu nombreuses et occupant une petite île ou un petit territoire peuvent pratiquer une gestion par le bas des problèmes environnementaux. C’est-à-dire que tous les habitants œuvrent ensemble à la résolution des problèmes qui leur sont spécifiques : chacun a en effet une bonne connaissance de la totalité de l’île, sait qu’il sera affecté par les événements qui se produisent en tout point et partage une identité et des intérêts communs avec les autres habitants. Tous ont donc conscience du fait qu’ils tireront avantage de mesures environnementales intelligentes qu’ils prendront eux-mêmes et leurs voisins.

La plupart d’entre nous avons déjà fait l’expérience d’une telle gestion par le bas, dans le quartier où nous vivons ou dans celui où nous travaillons. Par exemple, tous les propriétaires des résidences de la rue dans laquelle j’habite appartiennent à une association de propriétaires dont le but est d’assurer la tranquillité du quartier, de préserver son harmonie et de le rendre attractif pour le bien de tous. Chaque année, nous participons tous à l’élection des dirigeants de l’association, nous prenons des décisions lors de réunions annuelles et nous alimentons le budget de l’association par une cotisation. Avec cet argent, l’association entretient des jardins fleuris situés aux intersections routières, limite le nombre d’arbres abattus sans raison valable par les propriétaires, examine les projets immobiliers pour s’assurer qu’ils n’aboutiront pas à la construction de bâtiments inesthétiques ou d’une taille trop importante, résout les



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