[Ed & Am Hunter-05] La Mort a ses Entrées by Brown Fredric

[Ed & Am Hunter-05] La Mort a ses Entrées by Brown Fredric

Auteur:Brown,Fredric
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1951-01-20T23:00:00+00:00


CHAPITRE VIII

La femme recula et je rassemblai toutes mes forces pour me redresser et m’asseoir. Le lac s’étendait devant moi et sur les côtés ; je voyais le canoë qu’on avait tiré sur le sable, il y avait aussi le pantalon, la chemise et les sandales que ma sauveteuse avait enlevés à la hâte pour voler à mon secours. Oui, ce devait être une nageuse expérimentée, c’est elle qui m’avait arraché à la noyade tandis que ses compagnons allaient au large à la recherche de Dorothy.

— Ça va mieux ? me demanda-t-elle sans se préoccuper de sa nudité ni de la mienne.

Pour moi aussi c’était le cadet de mes soucis. Je me tournai dans la direction où j’entendais des voix. À une dizaine de mètres, en haut de la plage, deux hommes s’efforçaient de ranimer Dorothy. Elle était allongée sur le ventre, le visage vers moi, la tête appuyée au creux du coude ; l’un des hommes lui faisait de la respiration artificielle et il avait l’air de s’y connaître.

La femme s’agenouilla près de moi et me mit la main sur l’épaule.

— Ne bougez pas, vous ne pouvez rien faire de plus. Bill, mon fils, est allé chercher du secours et le matériel de réanimation. Il y a un appareil au poste de garde-côtes qui se trouve à dix kilomètres d’ici. Il a pris votre auto, ça gagnait du temps au lieu de sortir la nôtre du garage.

En vacillant je réussis à m’approcher des deux hommes qui s’occupaient de Dorothy. Celui qui lui faisait de la respiration artificielle ne leva même pas la tête, et l’autre me dit en hochant le chef :

— On n’arrive pas à la ranimer, je crois qu’il n’y a pas une chance sur cent, mais on continue jusqu’à ce que Bill rapporte l’appareil.

La femme me prit par le bras et dit avec sollicitude :

— Rhabillez-vous vite, vous tremblez de froid, ça doit être le choc.

En effet je m’aperçus que je claquais des dents sans pouvoir m’arrêter. Je m’appuyai sur elle pour remonter la pente. Mes vêtements gisaient sur le sable là où son fils avait dû les jeter quand il avait pris la voiture.

— Dépêchez-vous de mettre vos affaires.

Elle me parlait comme à un enfant et, comme je ne faisais aucun geste, elle ramassa mon pantalon et me le tendit.

— Enfilez ça et prenez votre veste, le reste attendra, je vous emmène chez nous pour prendre un café, vous en avez bien besoin.

Quand elle vit qu’enfin j’obtempérais, elle s’en alla, ramassant au passage ses propres habits sans prendre le temps de les mettre.

Comme un automate, je me rhabillai et je retournai près de Dorothy ; le second des hommes avait pris le relais tandis que le premier se reposait. Leurs vêtements trempés leur collaient au corps. Sans doute le canoë avait-il chaviré quand ils avaient essayé d’y hisser Dorothy, ils avaient dû finir par s’en servir comme d’un flotteur pour la ramener vers le bord.

— Allez donc à la maison, jeune homme, vous n’êtes pas très frais non plus.



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