[Ed & Am Hunter-01] Crime à Chicago by Brown Fredric

[Ed & Am Hunter-01] Crime à Chicago by Brown Fredric

Auteur:Brown,Fredric
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1947-01-07T23:00:00+00:00


CHAPITRE IX

L’air frais me fit du bien. J’étais en nage, je déboutonnai mon col et repoussai mon feutre en arrière. Encore une réaction, mais de meilleure qualité qu’après la scène de la taverne. Je me sentais plus costaud.

Nous primes Wells Street, puis nous coupâmes par Chicago Avenue, et passâmes devant le poste de police signalé par les deux lumières bleues de chaque côté de la porte. Je fus moins fendant, soudain. Maman et Gardie ne devaient pas être à la fête, là-haut !

En tournant le coin de Clark Street, l’oncle Ambroise me proposa une tasse de café, que j’acceptai. Dans un bar de Superior Avenue, nous commandâmes des cafés et des saucisses. Nous étions seuls, à cette extrémité du comptoir, à l’autre, deux femmes discutaient à propos d’un nommé Carey.

Les saucisses étaient bonnes, mais je pensais sans cesse à maman. En tout cas, ils ne battent pas les femmes…

— Pense à autre chose, Ed.

— À quoi ?

— À n’importe quoi.

Il jeta un coup d’œil autour de lui et avisa le sac qu’une des femmes avait posé sur le comptoir.

— … Pense à des sacs. Y as-tu jamais songé ?

— Non. Pourquoi l’aurais-je fait ?

— Si tu étais maroquinier, le sujet t’intéresserait. Un sac, ça remplace les poches. Les hommes ont des poches, les femmes pas. Pourquoi ? Parce que cela nuirait à leur ligne.

— Sans doute !

— Et le mouchoir ? Ceux des femmes sont petits, pour la même raison… Pour en revenir aux sacs, plus leur contenance est grande, sous un petit volume, plus ils sont appréciés. Comment ferais-tu pour établir un sac qui, d’apparence petite, contiendrait le maximum, afin de tenter les femmes ? Il est fort probable que tu agirais empiriquement : tu en fabriquerais un certain nombre en recherchant uniquement l’apparence, puis tu attendrais qu’une femme dise : « Celui-ci contient plus qu’on ne le croirait. » Alors tu étudierais ce sac, pour essayer de donner les mêmes vertus aux autres. Tu pourrais même en tirer une équation. Tu connais l’algèbre, Ed ?

— Pas très bien, répondis-je, et au diable les sacs ! Ils me font penser aux portefeuilles. Bobby Reinhart disait-il la vérité en prétendant que Gardie le lui avait donné ?

— Sûrement, petit. Il n’aurait pas dit un mensonge aussi facile à percer. Il aurait prétendu l’avoir trouvé. Mais que cela ne te préoccupe pas : tu ne penses pas, je suppose, que Gardie ou Madge ont tué ton père et qu’elles ont donné le portefeuille à Bobby ?

— Non, mais ça ne me plait pas. Comment Gardie a-t-elle eu ce portefeuille ?

— Il ne l’avait pas sur lui, voilà tout. Nombre d’hommes laissent leur portefeuille chez eux, pour tirer une bordée, ils se contentent de glisser quelques billets dans leurs poches. Gardie a dû trouver le portefeuille, compter l’argent qu’il contenait, sans rien dire. Bien sûr, ce fut très sot de sa part de donner le portefeuille, mais s’il s’était agi de quelque chose de plus grave, elle n’aurait pas pris de risques, elle l’aurait brûlé dans l’incinérateur.



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