D'une pierre deux coups by Wentworth Patricia

D'une pierre deux coups by Wentworth Patricia

Auteur:Wentworth, Patricia [Wentworth, Patricia]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Mystery, Adventure, Classics, Policier
ISBN: 9782264050021
Goodreads: 9658138
Éditeur: 10/18
Publié: 1940-07-31T23:00:00+00:00


CHAPITRE XXIV

Terry ressentit ce que des milliers d’autres avaient déjà ressenti un jour : l’envie impérieuse de sauter les deux jours suivants et d’arriver directement au mercredi matin, quand James Cresswell aurait récupéré son tableau ou lorsqu’elle serait allée livrer son témoignage à la police. On peut toujours tourner les pages d’un livre pour s’épargner les passages ennuyeux ou douloureux, mais les journées mornes et pénibles, on ne peut y couper, et l’on doit supporter chacune de leurs interminables minutes.

Un quart d’heure après son retour chez elle, elle reçut un coup de téléphone de Norah Margesson.

— Je suis bien chez Terry Clive ?

Terry le lui confirma, et se demanda ce que Norah souhaitait lui dire.

— Je voulais vous parler, déclara Miss Margesson, avec une pointe d’agressivité.

— Je vous écoute.

— Vous ne pensiez pas vraiment ce que vous m’avez dit, hier, je suppose… comme quoi vous comptiez aller voir la police ?

— Bien sûr que je le pensais.

Norah partit d’un rire dur, chargé de colère.

— Ma chère petite, vous ne pouvez faire une chose pareille.

Terry perdit son sang-froid.

— C’est ce qu’on va voir !

Un courte pause, puis Norah reprit sur un autre ton.

— Vous ne pouvez pas… vous n’avez pas le droit.

— Je crains que si, pourtant.

Une autre pause, plus longue.

— Terry, reprit-elle, vous n’allez pas leur raconter que je suis sortie sur la terrasse ! Parce que ça n’a rien… ça n’a rien à voir avec…

Sa voix s’interrompit sur une sorte de hoquet.

Terry réfléchit un instant.

— Je ne raconterai rien à moins d’y être obligée.

— Qu’entendez-vous par là ?

— Il est possible que je dévoile tout.

Elle entendit Norah prendre une brusque inspiration. Puis, encore sur un autre ton, celle-ci déclara :

— Il n’y a rien à dévoiler, très chère. J’ignore ce que vous croyez avoir vu, mais l’explication est très simple. Un de mes amis qui rentrait à Londres tenait absolument à me voir, et je lui ai promis de sortir discrètement un moment. Et comme j’avais cassé mon collier de perles, je me suis dit que j’allais le lui remettre pour qu’il l’apporte à un bijoutier afin de le faire réparer. Quand je suis arrivée au bas des marches, je me suis trouvée face à un parfait inconnu, et j’ai tellement pris peur que je me suis enfuie. Je le regrette, car bien sûr il devait attendre de voler le tableau.

La colère de Terry s’éteignit, remplacée par un embarras glacial à l’égard de Norah.

— Ça ne sert à rien, Norah… c’étaient les perles d’Emily. Vous êtes sortie de sa chambre juste avant de descendre. Et j’ai vu les perles à la lumière du vestibule. Inutile de prétendre que c’étaient les vôtres. J’ai reconnu le fermoir.

Un autre hoquet.

— Qu’allez-vous faire ?

— Je vous l’ai expliqué. Je ne raconterai rien à moins d’y être obligée… car cela peinerait beaucoup Emily. Inutile que nous poursuivions cette discussion… n’est-ce pas ? Au revoir.

Voilà, ce fut tout. Elle se demanda si quelqu’un d’autre allait l’appeler – Pearla Yorke, ou Mr. Applegarth. Elle mit le volume de la radio assez fort en espérant qu’il couvrirait la sonnerie du téléphone.



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