du Mexique by Dictionnaire

du Mexique by Dictionnaire

Auteur:Dictionnaire [Dictionnaire]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2259207987
Éditeur: Plon
Publié: 2008-12-31T23:00:00+00:00


Voir aussi : Archéologie, Folklore.

Maximilien et Charlotte

Quelques années à peine après la proclamation de l’indépendance, l’histoire du Mexique nous offre un de ses épisodes les plus étranges, à la fois romanesque et tragique. Il nous est aujourd’hui presque impossible à comprendre et nous ne pouvons que le raconter, en donnant les raisons – ou les prétextes – qui furent fournies à l’époque.

Les guerres d’indépendance et les longues luttes contre les États-Unis ont laissé le pays ravagé, appauvri, et surtout lourdement endetté. Il devient clair, assez vite, dès que Benito Juarez s’installe au pouvoir et tente, non sans une extrême rigueur, de réorganiser le chaos, que ces dettes ne seront pas honorées.

Les pays créanciers, au premier rang desquels se trouvent la France, l’Angleterre et l’Espagne, décident alors d’envoyer un corps expéditionnaire pour récupérer ce qui leur est dû. Les États-Unis s’y opposent, peu désireux, comme à l’ordinaire, de voir les grandes puissances européennes intervenir sur le sol américain.

Des trois nations créancières, seule la France prend le risque de faire débarquer ses troupes, à Vera Cruz. L’Espagne et l’Angleterre préfèrent renoncer. Napoléon III, alors empereur des Français, est aidé, dans cette entreprise qui peut paraître absurde, par les débuts de la guerre de Sécession qui va opposer Sudistes et Nordistes et empêcher les États-Unis, pour un temps, d’intervenir militairement.

En outre, il semble que, dès le commencement de cette opération fantasmagorique, Napoléon III nourrisse la pensée secrète d’établir sur le continent américain un empire qu’il appellera « latin », qui reposerait sur des principes économiques inspirés du saint-simonisme et qui serait tout dévoué, cela semblait aller de soi, aux intérêts de la France.

Il ne faut jamais oublier, à ce propos, que la France et l’Angleterre, au contraire de l’Espagne qui a perdu la plus grande partie de ses territoires coloniaux (il lui reste les Philippines et Cuba), se sont lancées dans une politique active de large colonisation, et cela dans le monde entier. L’Angleterre est déjà solidement installée aux Indes. La France a conquis l’Algérie, où Napoléon III songe à établir un « royaume arabe », qui n’a jamais été clairement défini. Le royaume arabe et l’empire latin d’Amérique procèdent du même rêve, brutal aussi bien qu’aveugle, qui anime à ce moment-là l’empereur français – et les hommes d’affaires qui l’entourent. Ce pays lointain, conquis par une puissance européenne décadente, n’est qu’un chaos, semble-t-on se dire. Le Mexique n’arrive pas à sortir de plusieurs décennies de luttes sauvages et incompréhensibles. Il ne forme pas réellement ce que les Européens appellent une nation, ou une patrie. Il sera donc facile d’y établir un ordre clair, logique, moderne, et cela pour le bien des habitants eux-mêmes.

À cela s’ajoute le développement industriel français qui est considérable et ne demande qu’à se transporter un peu partout sur la planète, là où l’industrie européenne trouverait les matières premières qui lui manquent, et aussi de nouveaux acheteurs.

Après quelques victoires plus ou moins faciles (une de ces batailles, celle de Camerone, reste aujourd’hui encore, en matière d’héroïsme, la référence suprême



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