Djihad 14-18 by Jean-Yves Le Naour

Djihad 14-18 by Jean-Yves Le Naour

Auteur:Jean-Yves Le Naour
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Éditeur: Perrin
Publié: 2017-11-02T04:00:00+00:00


Jamais le terme de « propagande », initialement associé à la propagation de la foi – propaganda fide –, n’a aussi bien mérité son nom. Dans la marée de tracts qui s’abat sur l’Afrique du Nord, la grosse machine allemande mise tout sur le fait religieux, la solidarité islamique, l’obéissance au sultan-calife, la vassalité à l’Empire ottoman. Les stratèges en chambre du panislamisme découvrent tardivement qu’ils ont fait fausse route. Le soulèvement des Arabes contre les Turcs, en 1916, vient définitivement compromettre leur stratégie, les laissant orphelins d’une subversion musulmane qui n’a jamais été au rendez-vous. Pour les Français, c’est un autre genre de pataugeoire, fait d’hésitations, d’initiatives timides et non concertées, de reculs et d’improvisation. À l’organisation allemande, la France oppose le système D. Le psychodrame du Moustakbal est à ce sujet symptomatique. La feuille qui doit porter les intérêts et la voix de la France au Machrek ne fait entendre qu’une incroyable cacophonie. Ainsi va la propagande française, incapable d’action ou s’agitant dans tous les sens, inexistante ou bruyante. Entre les gentils Turcs, victimes de leur méchant gouvernement, ou l’Empire ottoman, ennemi que l’on se promet de terrasser et de démembrer sans pitié, entre la position des Affaires étrangères et celle du ministère de la Guerre, Paris n’a jamais su choisir. Ce sont les Arabes eux-mêmes qui, en secouant le joug ottoman en juin 1916, forcent la diplomatie française à fixer le cap. Une chose est certaine : le panislamisme, mis à toutes les sauces par les agitateurs de Suisse et d’Allemagne, a échoué. Le djihad de papier n’a réveillé aucune ardeur. En dépit de leurs efforts, une poignée de tirailleurs seulement ont déserté les rangs français, et le rythme des engagements, ralenti en 1915, a repris les années suivantes. La prévenance paternaliste qui entoure les soldats coloniaux est cependant marquée par la terreur de la propagande allemande. Dès lors, les attentions et les faveurs n’ont plus le même sens. Comment faire la part de la sincérité et celle de l’opportunisme ? Comment distinguer la fraternité de la peur ?



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