Dictionnaire des intellectuel.les au Québec by unknow

Dictionnaire des intellectuel.les au Québec by unknow

Auteur:unknow
La langue: fra
Format: epub
Tags: Dictionnaire
ISBN: 2760637042
Éditeur: Les Presses de l'Université de Montréal
Publié: 2017-02-17T05:00:00+00:00


GODIN, Gérald (1938-1994)

Gérald Godin rappelait qu’il avait été le premier écrivain québécois en politique depuis Félix-Gabriel Marchand (1832-1900), premier ministre libéral de 1897 à 1900. Cela n’est pas tout à fait vrai, bien sûr: André Laurendeau*, par exemple, a lui aussi occupé les banquettes de l’Assemblée législative. La définition de l’écrivain peut être suffisamment large pour accueillir quelques hommes et femmes de lettres, au passage. Il n’empêche que Godin révèle ainsi la difficulté pour un écrivain de faire le saut en politique partisane, dans une société où la méfiance à l’égard des partis politiques a été le lot de plusieurs intellectuels, à commencer par Lionel Groulx*. La tradition politique québécoise n’est assurément pas comparable à celle dans laquelle baignaient les écrivains européens du XIXe siècle, romantiques révolutionnaires, comme Alphonse de Lamartine. Pas plus qu’à celle, anglo-saxonne, que connaissaient les intellectuels au service du Prince (ou de l’État). Godin est, dans une certaine mesure, un oiseau rare.

Godin est né à Trois-Rivières, en 1938, à deux jets de pierre de l’évêché et de la maison de Maurice Duplessis. L’ambiance est provinciale. Après des études non terminées au séminaire Saint-Joseph, il devient journaliste au Nouvelliste en 1958. En 1961, on le retrouve à l’éphémère Nouveau Journal, de retour au Nouvelliste, puis à la télévision de Radio-Canada, notamment à l’émission phare Aujourd’hui, où il sera chef de l’information. À l’Office national du film (ONF), en 1969, il collabore au film de Denys Arcand On est au coton. Parallèlement, Godin publie de la poésie: Chansons très naïves (1960), Poèmes et cantos (1962), Nouveaux poèmes (1963), Les cantouques (1967) et Libertés surveillées (1975).

Actif sur le plan des idées, Godin participe à Cité libre (de 1962 à 1964) et à Parti pris, à partir de février 1964. Il dirigera ensuite les éditions issues de Parti pris jusqu’en 1977. Dans son parcours intellectuel, l’influence de Pierre Elliott Trudeau* et de Gérard Pelletier* a d’abord été importante, comme il le rappellera lui-même en 1975: «J’ai été accouché politiquement par de mauvais médecins: Trudeau et Pelletier. […] L’image du père dans la maison chez nous n’était pas celle que j’aurais voulue. Je me suis trouvé d’autres pères, en Trudeau et Pelletier, et encore là je me suis senti floué.» Son emprisonnement pendant la crise d’Octobre, qu’il relatera dans le poignant «Journal d’un prisonnier de guerre» (Québec-Presse, 1er novembre 1970), accentuera ce sentiment de manière dramatique. Journaliste à Québec-Presse de 1969 à 1974, c’est en 1976 que sa vie prend un virage inattendu, tandis qu’il est depuis peu professeur substitut à l’Université du Québec à Montréal (UQAM): le passage en politique provinciale. L’intellectuel et l’écrivain bat Robert Bourassa dans sa circonscription de Mercier. Adjoint parlementaire du ministre de la Justice, il deviendra ministre de l’Immigration en 1980 dans les gouvernements Lévesque et Johnson. Il sera réélu aux élections de 1981, 1985 et 1989. Il ne se représente pas en 1994 et meurt du cancer quelques semaines après le retour au pouvoir, cette année-là, du Parti québécois, dirigé par Jacques Parizeau.

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