Dictionnaire chic de littérature française by Authier

Dictionnaire chic de littérature française by Authier

Auteur:Authier
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Ecriture


LAPAQUE, Sébastien

En littérature, le sujet importe peu, la forme aussi, n’en déplaise à ceux ne jurant que par le roman. La preuve avec Sébastien Lapaque qui, depuis 1998, a publié deux essais sur Bernanos, un pamphlet contre Nicolas Sarkozy, un récit de voyage, un sermon où il prend la plume de saint François d’Assise, un recueil de nouvelles, deux brefs traités sur la carte postale et Rio de Janeiro, deux recueils d’articles et de textes parus dans la presse (journaliste au Figaro littéraire, il a aussi écrit pour Marianne, Témoignage chrétien, Le Magazine littéraire…), deux livres sur la gastronomie et la littérature (avec son ami chef Yves Camdeborde), trois livres consacrés au vin, dont le magnifique Chez Marcel Lapierre, à la fois portrait de vigneron et confession d’un enfant du siècle né en 1971. Loin d’être le répertoire foutraque d’un « écriveur » courant après l’à-valoir, cette bibliographie cerne la variété des passions et des curiosités d’un homme qui semble avoir dévoré toutes les bibliothèques, y compris les plus anciennes, et qui n’aime rien tant que de rendre hommage. Sébastien Lapaque a préféré suivre le désordre apparent de ses passions et de ses attachements qui révèlent au final une cohérence et un ordre. Car la somme de ses livres forme une sorte de panthéon très personnel où l’on retrouve Bernanos (bien sûr), Orwell, le Grand Siècle de Louis XIV et Port-Royal, Rabelais, le Brésil d’hier et d’aujourd’hui, saint Augustin, Paul-Jean Toulet, Pascal, le bien manger et le bien boire, Roger Nimier, de Gaulle, Guy Debord, Simon Leys, un culte de l’amitié scellé autour du drapeau noir des copains d’abord…

Dans le récit Court voyage équinoxial, il évoque des êtres, des lieux, des images, des statues qui « disent les histoires que les hommes ont envie de se raconter, les morts avec lesquels ils ont envie de continuer à vivre ». Ses romans illustrent cette volonté de raconter des histoires réconciliant les vivants et les morts. Pour Les Identités remarquables, qui succéda aux Barricades mystérieuses et aux Idées heureuses, l’écrivain emprunte les codes du roman policier sans perdre de vue la tragédie d’êtres confrontés au sentiment de déréliction et la peinture d’une société sans transcendance soumise aux machines : « L’allégresse de ce monde de perfection technologique est empruntée. Sa tristesse n’est cachée qu’à ceux qui ne veulent pas la voir. Sa bêtise est révélée par les anxiolytiques, la chirurgie esthétique, les rires enregistrés. » Face à un monde « tyrannique et doux, obscène et puritain, dense et disloqué, ouvert et asphyxiant, brutal et cajoleur, anxieux et orgueilleux » demeure le souvenir « des printemps qui ne reviendront plus, des soleils oubliés, une lumière très jaune et très blanche, comme le bouquet à son chevet. Et ce paysage intérieur dont on ne sait pas assez profiter : la vie devant soi ».

Entre ciel et terre, chagrin et espérance, il y a de la joie chez Sébastien Lapaque, la poursuite renouvelée d’émotions rares et de sentiments merveilleux. Son quatrième roman est porté par



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