Diario di bordo della rosa by Flavio Santi

Diario di bordo della rosa by Flavio Santi

Auteur:Flavio Santi
La langue: ita
Format: epub
Éditeur: Laurana


Ivana

Ce soir-là, la nuit était en colère, les nuages courraient et chaque coup de tonnerre semblait répondre de façon nette et glacée à son âme et à celle d’Ivana: une impressionnante synchronie, presque comme s’il y eut en eux un magnétophone ou une corde de viole. Et au loin, même le coq de Cinzio Budulig jouait en réponse.

Deux boutons verts se poursuivaient le long de la ligne du mur: deux punaises puantes, trottant le cul bien droit, comiques tant elles étaient rapides, accompagnées, ainsi elles impressionnaient, par une petite voix interrompue presque régulièrement par des éternuements enfantins très brefs, cela chaque fois qu’elles avançaient de dix centimètres. Au delà des murs il devait pleuvoir. Les gouttes qui partaient de là-haut ressemblaient à des coulées d’étain. A peine arrivées à terre le son se bloquait. D’un coup sec. Pareillement à des gouttes sur la lave.

Et les pensées, défilant plutôt comme les diapositives d’un film muet, glissaient sur Alda la vieille, la bouteille, les kapouts, les enfants, telle de la glace sèche non soumise au frottement.

Bénies soient les punaises: car elles ne permettent pas au souvenir de résister.

La scène était sans équivoque.

Ce soir-là, il était en train de sauter sur le lit de camp, à quatre pattes, et il était ensanglanté, rouge comme l’argile de Carnia: et il y avait ces insectes à côté d’eux, sans que l’on comprît de quoi il s’agissait au juste, de punaises? Mais malgré tout le ressac d’Ivana n’en était pas la cause, il y avait sa voracité à lui, qui bloquait tout dans une presse mécanique, défiant presque son élastique. Non pas dans le puit de l’utérus. Il rota et continua à roter à grands coups, et dans le même temps il ondulait, ondul’ ondul’. Ivana: une petite personne en qui passa le suroît, et par qui passera aussi le sirocco haletant sa chaleur étouffante. Ce qu’elle avait là, en bas, ressemblait au chapeau d’une méduse, ramolli, avec son ampleur et sa viscosité quasi marine, on s’y enfonçait comme dans une glycine, avec la sensation de finir dans les cuisses ou dans l’aine, tant on s’avançait dans le sableux, toujours plus, la chair s’effondrant de partout. L’aliment… s’il était encore tel… devait passer à travers le pylore avant de descendre aux enfers. Pour être ensuite éjecté sous la forme d’un expulsé, d’un dépaysé. Il percevait la matérialité et la consistance du geste. C’était stupéfiant: qu’une pomme puisse encore se faire sentir. Désormais fendue, de travers, comme s’il était en train de lui venir un trognon, une arête, un reste mâché. Puis quelque chose pendait: il le sentait, quelque part, et il lui vînt cette pensée, on extrait pas de saucisses des pendus.

Quelque chose cependant continuait à osciller.

Le cochon et son épouse la truie auraient été plus humains; leurs ébats, presque sur le ton de la litanie, n’étaient qu’une loque emmêlée de ruines charnelles, les pieds et les poings flanquant des coups avec l’aisance d’une salamandre, comme si l’un l’autre voulaient se faciliter davantage la tâche, mais



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