Destin et noirceur d'âme by Christine Cibaut

Destin et noirceur d'âme by Christine Cibaut

Auteur:Christine Cibaut [Cibaut, Christine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Nouvelles
Éditeur: D'art & d'ailleurs
Publié: 2013-03-07T23:00:00+00:00


La chaleur est maintenant suffocante. Il marche depuis une demi-heure sous le feu implacable du soleil du mois d’août. Le bitume fond sous les cent degrés Fahrenheit. La sueur dégouline sur son visage congestionné. Il l’essuie de temps en temps du revers de sa manche. Sur son chemin il n’a rencontré ni un arrêt d’autobus, ni un taxi. Il semble n’y avoir âme qui vive dans ce patelin. En réalité, tout cela lui est bien égal. Il sait où il va et il a tout son temps. Rien d’autre ne compte plus pour lui que le but qu’il s’est fixé. Il a eu cinq longues années pour réfléchir sur ce qui s’était passé et ressasser tous les faits, qui s’étant enchaîné les uns aux autres, avaient abouti à sa condamnation. Les psychiatres avaient décrété qu’il n’avait pas eu toute sa tête ce qui avait diminué la peine. Warren savait bien qu’il n’était pas fou, mais il n’avait pas été de taille à lutter contre eux. Il n’avait pas su choisir les mots. De toute façon tout était la faute d’Elizabeth. Si elle n’avait pas joué la mijaurée, il n’aurait certainement pas passé cinq années au mitard. Elle lui a fait perdre cinq longues et précieuses années.

Il se souvient parfaitement bien de leur première entrevue dans le parc où parfois elle venait se promener. Il revoit encore ses yeux apeurés et son geste de défense lorsqu’il l’avait abordée. Il ne désirait pourtant que lui parler. Elle avait balbutié quelques paroles puis elle avait rebroussé chemin tout en accélérant le pas. Il l’avait heureusement rattrapée. Il se souvient de son regard, de cet imperceptible tremblement qu’il avait cru apercevoir sur ses lèvres. Il lui avait alors demandé :

– Pourquoi votre Jules répond-il au téléphone ? Vous ne pouvez pas répondre vous-même !

Elle l’avait alors regardé sans rien dire, complètement stupéfaite. Il avait alors poursuivi.

– Je cherche à vous joindre depuis des mois. Ce n’est pas ma faute si je vous aime. Et puis vous pourriez au moins me regarder quand je vous parle. C’est vrai quoi, on n’est pas des bêtes !

Elle s’était alors un peu tournée vers lui, mais sans cesser cependant de marcher. Et elle marchait vite. Elle avait sans doute voulu dire quelque chose, mais aucune parole n’avait franchi ses lèvres. Il lui avait alors pris brusquement le bras pour arrêter sans doute cette course incessante. Elle s’était aussitôt mise à hurler tout en se débattant. Elle était finalement parvenue au prix de grands gestes désordonnés à se libérer de son emprise et elle courait, affolée, en direction de la sortie du parc. Il l’avait alors poursuivi quelques instants puis il s’était arrêté un peu las. Elle n’était décidément pas normale. Mais qui pouvait réagir normalement dans une ville où l’on comptait tant d’agressions par jour. Il se dit qu’il n’aurait pas dû l’agripper.

Il l’avait ensuite aperçue plusieurs semaines plus tard dans le parc. Elle était cette fois accompagnée d’un grand brun aux épaules plutôt musclées. Warren s’était avancé dans leur direction.



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