de Stendhal by Dictionnaire

de Stendhal by Dictionnaire

Auteur:Dictionnaire [Dictionnaire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: antique
Éditeur: Plon
Publié: 2012-01-15T00:00:00+00:00


Magnifique évocation du Duomo. « Ces pyramides de marbre blanc, si gothiques et si minces, s’élançant dans les airs et se détachant sur le bleu sombre d’un ciel du midi garni de ses étoiles scintillantes, forment un spectacle unique au monde. Bien plus, le ciel était comme velouté, et d’accord avec les rayons tranquilles d’une belle lune. Une brise chaude se jouait dans les passages étroits qui, de quelques côtés, environnent la masse énorme du Dôme. Moment ravissant » (30 octobre 1816).

Sans compter que, comme il le rappelle, c’est Napoléon, son idole politique, qui avait donné l’ordre de terminer la façade par un revêtement de marbre gothique et d’orner par des aiguilles le côté du midi.

Il dit qu’il va chaque soir, vers une heure du matin, revoir cet édifice, « d’une beauté ravissante et unique au monde » sous la lune.

« Jamais l’architecture ne m’a donné de telles sensations. Ce marbre blanc découpé en filigranes n’a certainement ni la magnificence ni la solidité de Saint-Paul de Londres. Je dirai aux personnes nées avec un certain tact pour les beaux-arts : “Cette architecture brillante est du gothique sans l’idée de mort : c’est la gaieté d’un cœur mélancolique ; et, comme cette architecture dépouillée de raison semble bâtie pour le caprice, elle est d’accord avec les folles illusions de l’amour. Changez en pierre grise le marbre éclatant de blancheur, et toutes les idées de mort reparaissent.” Mais ces choses sont invisibles au vulgaire et l’irritent. En Italie, ce vulgaire est le petit nombre : il est l’immense majorité en France » (5 novembre 1816).

Stendhal se sentait étouffer sous les voûtes d’une cathédrale gothique. L’obscurité et la hauteur des ogives lui présentaient une image lugubre de l’oppression cléricale. Le Duomo, au contraire, lui offrait ce qu’il chérissait le plus au monde, « la gaieté d’un cœur mélancolique », une des devises possibles pour son caractère et pour son œuvre.

Tout l’enchantait à Milan. Tel quartier de petites églises et de vieux palais lui plaisait autant que les monuments célèbres. « Ce petit endroit de Milan est intéressant pour qui sait voir la physionomie des pierres rangées avec ordre. La rue San Giuseppe [aujourd’hui Giuseppe Verdi, le Joseph des arias ayant détrôné celui du rabot], la Scala, San Fedele, le palais Belgioioso, la maison degli Omenoni [palais Pozzi, appelé « des géants » à cause des quatre cariatides de la façade], tout cela se touche. La grande salle de la Douane [palais Marino], remplie de ballots aujourd’hui, rend témoignage de la solidité des ornements placés dans les salons du XVIe siècle. La galerie de Diane, aux Tuileries, est pauvre en comparaison » (6 novembre 1816).



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