de l'Histoire de France by Dictionnaire

de l'Histoire de France by Dictionnaire

Auteur:Dictionnaire [Dictionnaire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: polka
Éditeur: Plon
Publié: 2014-04-01T22:00:00+00:00


Joséphine, Marie-Josèphe Rose Tascher de La Pagerie

En 1796, Joséphine, issue d’une famille de petite noblesse établie en Martinique, est la veuve du vicomte Alexandre de Beauharnais, général, guillotiné le 23 juillet 1794.

Elle est mère de deux enfants, Eugène et Hortense, mais personne ne soupçonnerait qu’elle a déjà trente-trois ans.

Elle est l’amie du directeur Barras, maître du Directoire.

Elle court les salons, elle cherche un mari.

Pourquoi pas ce général Bonaparte ? Il a six ans de moins qu’elle, il est efflanqué comme un loup ambitieux.

Elle compte sur Barras pour favoriser cette union.

Elle écrit à ce complice qui connaît tout d’elle :

« Pour moi, je n’ai pas cru devoir le mettre [Bonaparte] dans le secret de ma position si cruellement gênée ; il me croit une certaine fortune actuellement et il pense que j’ai de grandes espérances du côté de la Martinique. Ne lui laissez rien savoir de ce que vous savez, cher ami, vous feriez tout manquer. Du moment que je ne l’aime pas vous entendez que je puis faire cette affaire : c’est vous que j’aimerai toujours, vous pouvez y compter. Rose sera toujours à vous, à votre disposition, quand vous lui ferez un signe. »

« Dans la réalité, confie Napoléon, exilé à Sainte-Hélène, je n’épousai Joséphine que parce que je croyais qu’elle avait une grande fortune. Elle le disait. Il n’en était rien… C’était en somme pour moi une bonne affaire ; une famille bien française me convenait très bien, à moi qui étais Corse… Je l’ai réellement aimée ; je ne l’estimais pas ; elle était trop menteuse. Mais elle avait un je ne sais quoi qui me plaisait ; c’était une vraie femme ; elle avait le plus joli petit cul qui fût possible. Il y avait là les trois Islets de la Martinique… »

De cette union entre Joséphine et Bonaparte, pleine d’arrière-pensées, naîtra chez Bonaparte une passion dévorante, que Joséphine ne partage pas.

« Allons, vous êtes une fière enjôleuse », lui dit son ami Barras.

Bonaparte est ivre d’elle, cette rouée pleine d’expérience, lui qui n’a connu que de brèves rencontres tarifées.

Mais remercions Joséphine : grâce à elle, nous découvrons Bonaparte passionné, torturé par la jalousie, fougueux insatiable, qui souffre de ne point pouvoir tenir cette femme dont il devine qu’elle le subit, cherchant le plaisir et l’amour ailleurs.

« Je me réveille bien loin de toi, écrit Bonaparte. Ton portrait et l’enivrante soirée d’hier n’ont point laissé de repos à mes sens. En attendant, mio dolce amore, reçoit un millier de baisers. Mais ne m’en donne pas car ils brûlent mon sang. »

Durant la campagne d’Italie, il lui écrit chaque jour des lettres brûlantes.

« Je te serre dans mes bras… un baiser plus bas, plus bas que le sein… Un baiser au cœur, et puis un autre plus bas, bien plus bas… »

Mais Joséphine est insaisissable, l’un de ces « êtres de fuite » qu’évoque Proust.

L’aimer furieusement, c’est souffrir.

« Je n’ai plus qu’à mourir… Je n’existe qu’à demi… Oh, toi ! Mes larmes coulent ! Plus de repos ni d’espérance.



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