de la chanson française by Dictionnaire

de la chanson française by Dictionnaire

Auteur:Dictionnaire [Dictionnaire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Chanson
Éditeur: Plon
Publié: 2016-05-01T22:00:00+00:00


Voir : Aznavour, Charles ; Brassens, Georges ; Brel, Jacques ; Canetti, Jacques ; Censure ; Gainsbourg, Serge ; Paris.

Hallyday, Johnny

Jean-Philippe Léo Smet, dit Johnny Hallyday, n’a pas toujours semblé être de la même essence que le commun des mortels. Ce n’est pas exagéré d’écrire que, parfois, il a paru être un souverain, un envoyé des cieux, un être vivant échappant aux lois de la condition humaine. Sociologues et théologiens étaient sérieux quand, dans les années 50 et 60, ils choisirent le mot d’idole pour désigner ces nouveaux personnages apparaissant dans les sociétés occidentales, qui n’étaient ni tout à fait dieux ni tout à fait humains, pas vraiment héros grecs mais certainement pas saints chrétiens. Donc idole, vedette, star, icone, peu importe comment on appelle Johnny, comment on l’adule. Ce personnage est plus qu’une personne, sa légende est plus que sa vie, ses chansons sont plus que des œuvres de musique populaire… Cela tient du mythe, des sciences humaines, de l’identité collective.

Mais Johnny est aussi le contraire de tout cela. Un dieu, dit-on ? Un dieu un peu neuneu, alors, mi-idole mi-guignol, un dieu prolétaire et cabossé pour démocratie postindustrielle, un dieu capable du pire comme du pire. Mais même lorsqu’il agace, même lorsqu’il chute, Johnny ne tombe pas de son trône.

Le roi est nu ! crie-t-on ici ou là lorsque l’on veut poser à l’esprit libre déshallydaysé. Oui, mais c’est toujours le roi. Et, curieusement, c’est peut-être cela qui prolonge son règne, qui fait de Johnny notre plus grande star nationale : il est une idole un peu bancale, un souverain privé de noblesse, un empereur gentiment popote. Et si nous l’aimions autant justement parce qu’il est imparfait, tavelé, cahoteux, ébréché ? Et si nous lui pardonnions tout parce que précisément il nous en donne si souvent l’occasion ?

Il y a le tout début, d’abord : dans les derniers jours des années 50, Johnny Hallyday est un jeune chanteur américain bégayant très bien en français, juvénile et sauvage à la fois, avec sur le ventre une guitare électrique Ohio rouge. Il faut quelques mois pour qu’il avoue qu’il est français. Comme sa guitare, fabriquée chez Jacobacci, à Paris.

Né en 1943 du couple provisoire d’une jolie fille sans emploi très arrêté et d’un acteur belge, élevé par une parentèle de prolétaires du spectacle, il n’a pas dix-huit ans qu’il connaît déjà toutes les gloires et toutes les avanies qu’apporte une insolente nouveauté : agent de l’étranger, incarnation du Mal contemporain, pervertisseur de la jeunesse, performer grotesque… Le 20 septembre 1960, à l’Alhambra, grand music-hall de la Rive droite, ce n’est pas la bataille d’Hernani mais c’est un beau vacarme qui, pour la première fois, fait se croiser les destinées d’un gamin blond et de « Ce Tout-Paris qui nous fait si peur », comme le chante Aznavour. Johnny Hallyday est « vedette anglaise », c’est-à-dire dernier numéro de la première partie d’un spectacle dont la vedette est Raymond Devos. En gros, Johnny a neuf mois : deux jours avant le



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