De cœur et de sang by Rowan Speedwell

Auteur:Rowan Speedwell [Speedwell, Rowan]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Dreamspinner Press

LOTTIE ne s’était jamais vraiment souciée de l’existence du père de Tristan mais était d’une humeur fort sympathique lorsqu’elle le reconduisit dans la bibliothèque et commanda au valet d’apporter le thé. Elle installa l’homme ébranlé dans le fauteuil favori de Tristan et se mit à l’aise dans le fauteuil en face du sien.

— Il est en voie de guérison, dit-elle d’un air rassurant. Certes, il est éreinté et parle parfois un peu sauvagement mais il va bien mieux qu’il ne l’était hier encore. La fièvre a quasiment disparue ; elle revient de temps en temps mais pas aussi forte qu’au début. Et les cravates – le fait de le ligoter, vous savez – ce n’est que préventif. Il n’a rien essayé de stupide depuis des jours.

Le baron baissa la main avec laquelle il se couvrait les yeux et la regarda, lui livrant une expression hagarde.

— Je ne sais pas ce que je ferais si je le perdais, dit-il d’une voix cassée. Je l’ai presque perdu une fois. Je ne veux plus avoir à traverser quelque chose de tel – comme cela – à nouveau. Je sais qu’il ne m’aime pas mais j’espérais qu’un jour nous pourrions faire fi du passé et qu’il comprenne mes choix passés et les actions que j’ai pu mener au fil des ans, afin que nous puissions nous rencontrer sur le même plan. Mais en arriver là et le perdre …

— Vous ne le perdrez pas, dit Lottie avec assurance. Il se remet très bien ; le docteur MacQuarrie dit qu’il sera de nouveau lui-même dans peu de temps. Il a simplement besoin de repos et de nourriture, car il est trop mince. Nous pourvoyons à tout cela.

— Sait-on ce qui a causé la fièvre ? demanda-t-il.

Lottie secoua la tête.

— Cela fait un moment qu’il souffre d’une excitabilité nerveuse et le docteur pense que c’est ce qui l’a mené à l’effondrement. Charles possède un grand savoir des conditions médicales, par son expérience à l’armée, et il a traité Tristan avec des infusions de plantes et certaines herbes d’Amérique du nord. Cela semble efficace. Charles étudie auprès du Dr MacQuarrie pour devenir médecin et le Dr MacQuarrie et lui se sont accordés sur le traitement, d’autant plus que Tris ne présente aucun symptôme supplémentaire.

— Je présume que nous pouvons être soulagés sur ce point.

— Blâmez-vous Tris pour la mort de sa mère ? demanda Lottie d’un ton courtois.

Ware sursauta de stupéfaction.

— Je vous demande pardon ?

— Blâmez-vous Tris pour la mort de sa mère ? répéta-t-elle avec une patience polie. Il dit que c’est le cas.

— Bien sûr que non !

— Eh bien il me semble que vous avez dû donner cette impression à Tris, médita Lottie, parce qu’il est certain de cela. Comment est-elle morte ? Tris ne parle jamais d’elle – bon, je ne parle jamais de la mienne non plus, alors je suppose qu’il n’ose pas m’en parler et je n’ose dès lors pas non plus.

— Elle est décédée de la scarlatine. Il y avait une épidémie dans le village et plusieurs personnes en sont mortes avec Alice.

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