Dans la neige ardente by Olivier Gallien

Dans la neige ardente by Olivier Gallien

Auteur:Olivier Gallien [Gallien, Olivier]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2022-01-13T09:31:04+00:00


Au lever du jour, je suis allée jusqu’au salon. Joseph était installé sur le canapé. Il dormait, assis, un pistolet retenu mollement par sa main droite. Une bouteille de vin était posée à côté de lui, sur un des coussins, elle était vide. J’ai écarté chacun de ses doigts, délicatement, prenant soin de ne pas faire de gestes brusques. Une fois sa paume ouverte, j’ai saisi l’engin métallique et l’ai enfoui dans la poche la plus large de mon jean.

Il avait remis le cadre de Jack sur la table basse, le verre brisé et le sang coagulé barraient le portrait de haut en bas, dessinant des traînées marron devant le visage. J’avais mis Jack derrière les barreaux, malgré moi, et il continuait de sourire tristement, s’abandonnant à la fatalité.

J’ai observé Joseph, me demandant qui il était, ou plutôt qui il avait été. Quel métier il avait pu exercer, est-ce qu’il avait eu une famille, des enfants peut-être, des amis. Sa tête penchait vers la droite, il ronflait légèrement, la bouche entrouverte. Il semblait si innocent, à le voir comme ça endormi comme un enfant. J’aurais presque eu envie de recoiffer ses cheveux blancs, de les remettre en place sur son crâne légèrement dégarni. Je me suis approchée encore, jusqu’à sentir son souffle sur mon visage, l’odeur qui se dégageait de son corps. J’ai posé la pointe du couteau de cuisine sur sa carotide. J’ai attendu qu’il prenne une dernière inspiration et j’ai appuyé d’un coup sec, enfonçant la lame jusqu’à sa moitié. Il a roulé par terre et s’est débattu contre le vide. Il m’a regardée, la peur dans les yeux, suppliant comme si je pouvais encore quelque chose pour lui. Je me suis approchée, il a saisi ma cheville gauche avec toute la force qu’il lui restait. J’ai posé le talon de mon pied libre sur le manche du couteau et j’ai appuyé lentement, laissant la lame entrer plus profondément. Jusqu’à ce que le sang ressorte par ses narines et qu’il cesse ses hoquets. Je l’ai laissé là, sur la moquette qui s’imbibait lentement. La lame prisonnière de son cou mutilé.



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