Corap by Max Schiavon

Auteur:Max Schiavon [Schiavon, Max]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin

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Un chef, une mission, peu de moyens

Du détachement d’armée des Ardennes à la création de la 9e armée

Le 1er septembre, l’Allemagne attaque la Pologne. Le gouvernement français décrète la mobilisation générale pour le lendemain et convoque le Parlement. De précieux jours ont été perdus. Corap rend visite à Georges pour lui demander ses derniers ordres mais ce dernier, adjoint de Gamelin, ne peut que lui dire d’appliquer les plans de mobilisation et de concentration élaborés de longue date 1.

Le 2 septembre, Corap prend congé de sa famille et demande à Cécile de déménager à Fontainebleau pour l’éloigner du futur champ de bataille. Toutefois dès le 6, il lui écrit qu’il n’y a pas urgence, l’ennemi n’attaquant pas à l’Ouest 2. Il quitte ensuite Paris pour s’installer provisoirement à la sous-préfecture de Vervins en attendant que le PC du DAA, situé dans le collège Saint-Clément réquisitionné soit opérationnel 3. En raison de son éloignement des unités subordonnées et du front, l’emplacement de ce PC fera l’objet de critiques après la bataille. Le colonel Véron, sous-chef d’état-major du DAA et témoin très objectif auquel nous ferons souvent appel, justifie au contraire ce choix : « Il faut voir sur la carte l’écartement existant entre les limites extrêmes de cette armée. Le général Corap n’était qu’à 24 kilomètres de la frontière si on considère la frontière qui est en face de lui et qui est la forêt Saint-Michel. Il est à 36 kilomètres de sa gauche en liaison avec la 1re armée et il est à 68 kilomètres en liaison avec la 2e armée sur sa droite. Le reproche qu’on pourrait donc faire à ce PC c’était d’être un peu décentré sur sa gauche au lieu d’être exactement au centre du dispositif 4. » De surcroît, le choix de Vervins a été entériné par les généraux Prételat et Huntziger, inspecteurs de la 2e région.

Le lendemain 3 septembre, Corap est réveillé à 6 heures par l’officier de permanence, porteur d’un télégramme faisant prévoir l’état de guerre imminent et demandant la mise en alerte immédiate contre d’éventuelles attaques aériennes. Corap avertit ses subordonnés puis convoque le lieutenant-colonel Gorse, responsable de la DCA, ainsi que le général Augereau, commandant les forces aériennes du DAA pour faire un point avec eux. Ce dernier lui précise « qu’il dispose d’un excellent groupe de chasse mais que son groupe de reconnaissance muni d’avions Potez 540 n’est bon à rien 5 ! ». Devant le refus du Reich de stopper son agression et de retirer ses troupes de Pologne, la France et la Grande-Bretagne se déclarent en état de guerre contre l’Allemagne.

L’effectif du PC du DAA apparaît très important : 240 officiers, 820 sous-officiers et hommes de troupe, mais seulement 14 chevaux et 110 voitures (dont 6 hippomobiles). Le colonel Laffargue qui occupait provisoirement les fonctions de chef d’état-major en attendant l’arrivée du titulaire, le colonel Olivier Thierry d’Argenlieu, a laissé un témoignage des premiers jours à Vervins : « Normalement tout organisme nouvellement créé exige une période de rodage.

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